Les besoins d'assistance exprimés par l'Algérie sont liés, entre autres, au rapprochement de la législation algérienne avec celle de l'Europe. Le programme de la mise en application de l'accord d'association avec l'Union européenne, dénommé P3A, a été conçu pour appuyer l'Administration algérienne et toutes les institutions concernées dans l'objectif de renforcer la coopération bilatérale. Il a pour but également de mieux déterminer le calendrier, les modalités et les priorités de sa mise en œuvre. L'UE a affiché sa volonté d'apporter, pour cela, l'assistance technique et les outils nécessaires à la concrétisation des buts tracés par l'accord. P3A s'appuie en fait sur deux instruments essentiels. L'un a trait au jumelage. Il se veut un outil de coopération entre un service public d'un pays partenaire et l'institution équivalente dans un état membre de l'UE. “Les jumelages ont été développés pour permettre aux pays candidats à l'adhésion de se doter d'administrations capables de transposer et d'appliquer l'acquis communautaire”, explique M. Aïssa Zelmati, directeur de l'Unité de gestion du programme (UGP). Concrètement, précise-t-il, à partir d'un domaine de coopération prévu par l'accord d'association, une administration algérienne peut bénéficier de l'appui d'une institution d'un Etat membre pour améliorer ou moderniser les lois et les réglementations et son organisation. Le second instrument est en fait une assistance technique et échange d'informations. Le Taiex fournit donc aux pays voisins une assistance à court terme. Les domaines d'intervention peuvent être liés au rapprochement de la législation algérienne avec celle de l'Europe. Avec cet instrument, il est mis à la disposition des experts publics des 27 Etats membres. Et les besoins d'assistance sont également identifiés. Pour une meilleure explication de ces dispositifs, une délégation de l'UGP a pris part aux travaux du séminaire portant sur le regroupement annuel des points de contact nationaux des instruments Jumelage et Taiex, et des directeurs des autres UGP qui s'est déroulé les 11 et 12 juin à Bruxelles. Cette rencontre était l'occasion pour les participants d'expliquer l'importance de ces deux outils, de faire bénéficier les pays du voisinage d'un rapprochement, de faire un bilan exhaustif des actions menées jusque-là. Il est à noter que les projets de jumelage sont financés par la Commission européenne à raison de 10 millions d'euros. 5 projets de jumelage identifiés Un autre programme P3A-2, d'une enveloppe de 24 millions d'euros, est en outre prévu par l'UE entre 2011 et 2013. L'Algérie a identifié 5 fiches de projets de jumelage. Il s'agit de l'Agence algérienne de l'artisanat, de la certification et de la normalisation (Algerac, Inapi, Ianor… ). Les autres projets touchent, en outre, l'autorité chargée de la concurrence au ministère du Commerce, l'Algérienne des eaux (ADE) et les finances, notamment la politique budgétaire. Concernant le Taiex, sur les 6 716 opérations accordées par l'UE, l'Algérie n'en a bénéficié que de 14 en 2008. À ce jour, notre pays a reçu l'aval pour 33 opérations qui ont été réalisées non pas à la demande, mais sur invitation de la partie européenne. Mais pour un démarrage effectif du projet, et à la demande des institutions, trois fiches ont été introduites entre mai et juin 2009. Elles concernent l'accréditation d'un laboratoire d'étalonnage (Algerac), gestion de l'information au ministère de l'Industrie et les investigations fiscales au ministère des Finances. D'autres institutions ont été approchées aussi telles que le contrôle sanitaire des produits de la pêche, l'appui au centre de recherche et de développement de la pêche, système d'information sur le commerce extérieur et approfondissement des principes de défenses commerciales. Par ailleurs, l'UGP a installé quelque 30 relais (points focaux), c'est-à-dire des interlocuteurs directs au sein des ministères algériens.