Beaucoup d'encre et de salive ont coulé à propos de la réforme des collectivités locales, et en particulier les Assemblées populaires communales. Durant toute l'année 2009, les partis politiques, maires et autres élus de la nation, n'ont eu de cesse de réclamer la révision du code communal aux fins de revoir les prérogatives des APC et leur extirpation des griffes des chefs de daïra. D'aucuns estiment que les communes ne peuvent en aucun cas prendre des décisions sans être avalisées par ce qu'on appelait avant la sous-préfecture ou encore la wilaya. Leurs délibérations peuvent être entachées de nullité, souvent sans motif valable. Dès lors, il est devenu plus qu'urgent de procéder à une refonte de la loi régissant le fonctionnement des communes. Des communes fortement endettées et qui font face à des difficultés généralement insurmontables par manque de ressources financières parce que beaucoup d'entre elles n'ont pas de revenus car soit enclavées, soit en raison de l'absence d'activité industrielle ou commerciale leur permettant d'engranger des recettes ne serait-ce que pour payer les salaires des employés. Ainsi, au 31 décembre 2006, le montant de la dette des APC atteignait les 150 milliards de dinars, soit 1,5 milliard d'euros. Une situation freinant toute velléité de projets de développement et provoquant la colère des citoyens qui ont fait des émeutes un nouveau mode de communication pour exprimer leur ras-le-bol. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé d'éponger la dette et l'a inscrit dans la loi de finances pour 2008. Présentement, et selon le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, seules 400 APC sont encore déficitaires. Il impute cette situation à l'intervention de l'Etat mais aussi au fait que les maires et même les chefs de daïra ont bénéficié de cycles de formation concernant la gestion des communes et la prise en charge du développement local. Avec en prime plus de contrôle et de rigueur dans les affaires financières, car la gabegie et la dilapidation des deniers publics étaient devenues monnaie courante au point que des centaines de maires ont été poursuivis en justice. Il faut souligner, cependant, que l'effacement des dettes des communes ne saurait en aucun casrégler le problème de l'absence de ressources financières et elles risquent de retomber dans les mêmes difficultés. En attendant, la révision du code communal reste d'une brûlante actualité, surtout qu'un avant-projet de loi est en circulation et a été traité par la presse. F. A.