De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, a effectué hier une visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il a visité plusieurs chantiers relevant de son secteur. Cette sortie du membre du gouvernement a été l'occasion de décréter la fin du bricolage, notamment dans les études des projets menées dans certains cas de façon catastrophique, donnant un aspect hideux aux villes et mettant en danger les populations, comme c'est le cas aujourd'hui dans la localité de Aïn El Hammam où de graves glissements de terrain menacent de nombreuses bâtisses du centre-ville dont certaines, classées rouges, ont été carrément démolies par les autorités. «L'ère du bricolage est finie. Les simulacres de consultations menés avec ses connaissances doivent être bannies», a lancé avec une certaine colère le ministre de l'Habitat lors d'une séance de travail organisée au siège de la wilaya à l'issue de sa sortie sur le terrain. Le responsable du secteur de l'Habitat semble en vouloir aux bureaux d'études dont certains «impressionnent les décideurs à l'aide de l'Autocad», d'autant qu'il a été question ces dernières années de pas moins de 1 180 milliards de centimes dépensés dans des opérations visant l'amélioration urbaine, ce qu'il a assimilé à un arrosage de la mer, une façon comme une autre de dénoncer le gaspillage de l'argent public dans des opérations dont la qualité est plus que douteuse. Dans le même sillage, il s'adressera directement à l'assistance, dont des représentants de bureaux d'études et les autorités de wilaya, leur rappelant que le gouvernement va désormais les «juger non sur la consommation de l'argent alloué mais sur la qualité des travaux. M. Moussa ne croyait pas si bien dire, lui qui venait de visiter un site AADL du côté de Draa Ben Khedda où les malfaçons dans les finitions étaient visibles à l'œil nu. Il faut dire que les malfaçons ne sont pas un cas isolé dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans le secteur des travaux publics, d'où, probablement, le coup de gueule de Noureddine Moussa. Lors d'un point de presse à l'issue de cette séance, le ministre de l'Habitat abordera l'épineuse question de la pression sur les matériaux de construction, particulièrement le ciment dont le prix a connu une flambée sans précédent ces dernières années. C'e st l'œuvre des spéculateurs, a-t-il affirmé, précisant que l'Algérie produit pas moins de 18 millions de tonnes de ciment et la pression que connaît ce matériau a poussé le gouvernement à importer un million de tonnes mais aussi et surtout à prendre des mesures censées empêcher la spéculation, dont celle qui plafonne les marges du gros et du demi-gros. Des mesures qui vont faire l'objet d'un décret incessamment, selon le ministre de l'Habitat qui a saisi l'occasion de sa présence dans cette wilaya pour procéder à la remise des décisions d'attribution de 200 logements sociaux locatifs à leurs bénéficiaires dans la localité de Makouda.