Le gouvernement iranien a exprimé sa disposition à échanger «progressivement» son uranium faiblement enrichi contre du combustible enrichi à 20% pour son réacteur de recherche de Téhéran si le groupe des négociateurs internationaux accepte ce principe. «Nous avons déclaré que nous étions prêts à un échange. Si l'autre partie accepte le principe de l'échange progressif et par étapes de l'uranium faiblement enrichi contre du combustible, nous pourrons discuter des autres détails», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Le groupe des «5+1» (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne), chargé des négociations sur le nucléaire controversé de Téhéran, avait demandé en octobre dernier à Téhéran de livrer d'un coup 1 200 kilos d'uranium faiblement enrichi, représentant quelque 70% du stock iranien, qui aurait ensuite été enrichi à 20% en Russie et transformé en combustible en France. L'Iran a rejeté l'offre présentée par les 5+1 comme une mesure destinée à «établir la confiance» des Occidentaux envers Téhéran qui est soupçonné de chercher à enrichir son uranium à des fins militaires. Des présomptions restées en l'état en dépit des assurances de Téhéran que son programme d'enrichissement d'uranium est à caractère purement civil. D'un autre côté, l'Iran a interdit tout «contact» avec 60 organisations non gouvernementales occidentales et avec les médias étrangers en persan ainsi qu'avec les sites Internet considérés comme subversifs. Le ministère des Renseignements, à l'origine de cette liste, a expliqué que toutes les organisations, médias ou structures visées avaient joué un rôle trouble dans les manifestations qui ont secoué l'Iran depuis la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Parmi les ONG citées figurent essentiellement des organisations américaines comme Human Rights Watch, Brookings Institution, la fondation George Soros, National Endowment for Democracy (NED) ou les Fondations Ford et Rockefeller. «Tout contact, contrat, utilisation des moyens de ces sociétés qui participent à une guerre en douceur sont interdits et illégaux», a déclaré le vice-ministre des Renseignements. Il a ajouté qu'il était également interdit de collaborer ou d'avoir des contacts avec les «chaînes satellitaires en persan hostiles à la République islamique comme la Voix de l'Amérique [VOA], la BBC, Radio Farda [financée par les Etats-Unis], Kol Israël [la radio officielle israélienne] et les chaînes par satellite appartenant aux hypocrites et aux monarchistes». De même, tout contact avec des sites Internet de l'opposition, comme Rahesabz.com, est interdit, a ajouté ce responsable. Les autorités et les médias gouvernementaux ont multiplié les déclarations pour expliquer les manifestations des derniers mois et le rôle joué par certains pays comme les Etats-Unis, Israël et la Grande-Bretagne à travers leurs médias. R. I.