L'Agence internationale de l'énergie atomique et les Etats-Unis ne cessent d'exhorter l'Iran à accepter un compromis sur le dossier nucléaire. Le bras de fer entre l'Iran et la communauté internationale se poursuit à propos du dossier nucléaire. Le dernier rebondissement est lié au refus de l'Iran d'envoyer son uranium enrichi à l'étranger contre la livraison de combustible pour son réacteur de recherche. C'est ce qu'a affirmé hier un responsable du Parlement, signifiant le rejet en l'état du projet d'accord de l'Aiea qui vise à apaiser la crise sur le nucléaire iranien. Pour le gouvernement, il n'est pas prévu d'envoyer une partie des 1200 kilos d'uranium faiblement enrichi à l'autre partie pour recevoir du combustible. Cela est désormais hors de question, que ce soit de manière graduelle ou en une seule fois, a affirmé le président de la commission des affaires étrangères du Parlement, Alaeddine Boroujerdi. L'Agence internationale de l'énergie atomique avait soumis le 21 octobre un projet d'accord permettant d'assurer à Téhéran la livraison de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche, tout en assurant un plus grand contrôle des stocks iraniens d'uranium enrichi, afin d'apaiser les inquiétudes internationales sur le programme nucléaire iranien. Ce projet d'accord, dont le principe avait été évoqué en septembre par le président Mahmoud Ahmadinejad lui-même, a été approuvé par les Etats-Unis, la Russie et la France. Mais Téhéran demande davantage de négociations. Il prévoit que l'Iran exporte la majorité de son uranium faiblement enrichi à des fins d'enrichissement supplémentaire en Russie et que la France assure ensuite sa transformation en combustible nucléaire pour faire fonctionner le réacteur de Téhéran. A l'heure actuelle, les experts sont en train de voir comment obtenir le combustible pour régler ce problème et Ali Ashgar Soltanieh, le représentant de l'Iran auprès de l'Aiea, négocie pour trouver une solution, a indiqué M.Boroujerdi. Le président iranien avait indiqué que Téhéran préférait acheter le combustible dont il avait besoin et était prêt à poursuivre les négociations à ce sujet. L'agence nous a dit que quelques pays étaient prêts à nous vendre ce combustible. Nous discutons avec eux pour l'acheter, avait ajouté M.Ahmadinejad. Le chef de l'Aiea, Mohamed El Baradei a, de son côté, exhorté l'Iran à être le plus ouvert possible et à répondre rapidement à sa proposition sur le nucléaire. Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, a, lui, déclaré que l'Iran voulait poursuivre les discussions à propos du projet d'accord de l'Aiea et fournir à l'agence des précisions supplémentaires liées à sa réponse.Nous avons des propositions et des précisions à ajouter que nous n'avons pas encore annoncées à l'Aiea, a dit M.Mottaki. Nous avons trois options: faire de l'enrichissement à 20% et produire le combustible en Iran même, l'acheter à l'étranger ou échanger de l'uranium enrichi à 3,5% pour obtenir du combustible enrichi à 20%, a-t-il indiqué. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait exhorté Téhéran à accepter telle quelle la proposition de l'Aiea, évoquant un moment clé dans les négociations. «Nous n'allons pas l'amender et nous n'allons pas attendre indéfiniment», avait réaffirmé la secrétaire d'Etat.