L'Iran est toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran. L'Iran a réaffirmé n'avoir «pas de problème» pour un échange d'uranium avec les grandes puissances, un commentaire accueilli avec prudence dans plusieurs capitales qui ont entamé des discussions sur des sanctions internationales contre Téhéran pour sa politique nucléaire. L'Iran est toujours prêt à échanger une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) contre du combustible hautement enrichi (20%) dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran, a déclaré M.Ahmadinejad lors d'une interview mardi soir à la télévision d'Etat consacrée essentiellement aux questions économiques. «Il n'y a vraiment pas de problème. Certains (en Iran) s'agitent pour rien. Nous signons un contrat. Nous leur donnons de l'uranium enrichi à 3,5% et au bout de quatre ou cinq mois ils nous donnent (l'uranium enrichi) à 20%», a-t-il déclaré. L'Iran a rejeté en novembre une proposition du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur l'envoi de la plus grande partie de son stock d'uranium en Russie et en France pour y être transformé en combustible pour son réacteur de Téhéran, mesure visant selon les Six à établir un «climat de confiance». Téhéran a en retour fixé un ultimatum aux Six pour qu'ils acceptent avant fin janvier de lui livrer du combustible à ses conditions, un échange simultané et en petites quantités, faute de quoi l'Iran produirait lui-même de l'uranium hautement enrichi. M.Ahmadinejad n'a fait aucune référence à cet ultimatum, ni à sa décision annoncée le 2 décembre de lancer la production en Iran d'uranium enrichi à 20%. «Si l'Iran est prêt à revenir à l'accord original» proposé par les Six, «nous ne pouvons que le saluer», a réagi hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en ajoutant que Moscou attendait des «précisions». Londres a réagi avec la même prudence, estimant que Téhéran devrait confirmer son retour à la table des négociations. Mais M.Ahmadinejad, qui parlait de façon informelle en racontant, à l'adresse des Iraniens, le déroulement des négociations des derniers mois, a également dit que Téhéran pourrait conserver son uranium faiblement enrichi jusqu'à l'envoi en Iran par les grandes puissances du combustible à 20%. Ils nous «ont aussi dit: votre combustible peut rester en Iran. Nous produisons (le combustible enrichi à 20%) et nous l'échangeons», a-t-il affirmé. Il n'a pas indiqué non plus la quantité d'uranium qui pourrait être impliquée dans cet échange, principal point d'achoppement entre l'Iran et les Six. Les Occidentaux redoutent que la République islamique ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour construire une arme atomique, ce que Téhéran a toujours démenti. Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a affirmé la semaine dernière à Davos que de «nouvelles idées» sur l'échange de combustible nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances étaient en discussion. «Nous espérons qu'elles vont aboutir», a ajouté M.Mottaki en affirmant, sans donner de détails, que l'Iran avait «levé des ambiguïtés sur la modalité» de l'échange du combustible et que le dossier nucléaire avait repris «son cours normal». Ces déclarations apaisantes mais vagues des dirigeants iraniens sont intervenues alors que les Six ont entamé à la mi-janvier des discussions sur de nouvelles sanctions contre l'Iran, qui a été condamné en novembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Les Occidentaux et la Russie ont averti la semaine dernière qu'ils allaient «avancer sur la voie des sanctions», le dialogue n'ayant «pas produit les résultats que certains espéraient» selon la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.