L'avancée du désert est une réalité dans notre pays. Le phénomène est d'autant plus inquiétant par endroits dans la mesure où, sur le versant nord de l'Atlas tellien, des périmètres entiers ont été envahis par les sables ces dernières années. On estime du côté du ministère de l'Agriculture et du Développement rural à 70 000 hectares de terres irrécupérables par l'effet d'une désertification. Et si le taux des zones ayant été touchées par l'aridité était de 3,53% en 1996, il est passé en 2009 à 4,52%. Une évolution à la hausse déduite de photos satellites exécutées par l'agence spatiale algérienne. Cette dernière avait été chargée par le ministère d'élaborer une carte de sensibilisation à la désertification. Ce travail a été remis hier au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui à l'occasion a tenu à rappeler que cet outil «va nous permettre d'établir une évaluation réelle du phénomène de la désertification». Et de soutenir : «A partir de ces données, il nous sera facile d'avoir une meilleure visibilité pour la réalisation du plan quinquennal 2010-2014 mis en œuvre par le MADR.» En clair, les actions à mener contre la désertification seront ainsi mieux circonscrites. Elles seront donc menées zone par zone et commune par commune car chaque wilaya va disposer de la carte de sensibilisation. Un guide en quelque sorte «qui va permettre d'agir là où il le faut et par degré de priorité», a expliqué Benaïssa. Le ministre a par ailleurs tenu à rappeler que le programme de lutte contre la désertification va être doté d'une enveloppe financière de 10 milliards de dinars. Il indiquera également que le programme en question fait partie des quatre programmes du renouveau rural. Ce sont la protection des bassins versants sur 13 millions d'hectares ainsi que la protection et l'extension du patrimoine forestier sur 4,1 millions d'hectares. De même, 20 millions d'hectares feront l'objet d'une lutte du même type et, enfin, il a été retenu dans ce programme de protéger et de valoriser des aires protégées et des parcs nationaux. On apprendra aussi du directeur général des forêts que le programme de lutte contre la désertification comprend plusieurs actions. Il s'agira de la protection du barrage vert (d'une étendue totale de 360 000 ha) et de son extension sur 100 000 ha sur une période de 2010 à 2014, de la protection des nappes alfatières sur 3 millions d'hectares, de la protection et de la valorisation des parcours sur plus de 32 millions d'hectares et, enfin, des projets de proximité pour la lutte contre la désertification faisant intervenir le travail des populations rurales dans le but d'améliorer leurs conditions de vie. Rappelons enfin que l'Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) va, elle aussi, remettre dans les prochaines semaines son travail qui a consisté en l'élaboration de la carte nationale des réseaux hydriques actualisée. Z. A.