Photo : APS Par Smaïl Boughazi Deux accords de partenariat dans les domaines de l'industrie et de la formation, prochaine installation d'une commission mixte à laquelle participeront des représentants du gouvernement et d'entreprises industrielles, et signature du procès-verbal de notification du contrat portant étude et suivi du projet de la mosquée d'Alger au bureau d'études allemand retenu, c'est le fruit immédiat de la visite d'Etat qu'a effectuée, la semaine dernière, la chancelière allemande, Angela Merkel, en Algérie. La première dame de l'Allemagne a aussi abordé, avec le président de la République, les questions d'intérêt commun telles que celle du gaz, capital pour les Germaniques et les investissements en Algérie. Même si aucun contrat n'a été signé dans ce sens (le gaz), les signes d'une bonne volonté mutuelle étaient perceptibles. Les Allemands veulent que l'Algérie augmente ses fournitures de gaz à l'Europe, en particulier, à l'Allemagne. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, souhaite que «Sonatrach puisse travailler librement sur les marchés européens», notamment allemands, dans le cadre de son internationalisation. Cela reflète, indubitablement, l'importance qu'accorde la cinquième puissance mondiale, au «plus grand pays du Maghreb», mais aussi son souci de sécuriser son approvisionnement en énergie. D'autant plus que la volonté politique y est. Reste, maintenant, à franchir le pas crucial. D'ailleurs, Angela Merkel l'a sous-entendu en estimant qu'«une pierre supplémentaire [a été apportée] à l'édifice des relations dynamiques» entre les deux pays. Les Allemands ont eu également, dans leur agenda, les investissements, lesquels ne manquent pas d'importance pour un pays «à grand potentiel économique». Sur ce tableau, il est vrai qu'une faiblesse remarquable est mise à l'index. Des échanges commerciaux algéro-allemands, qui s'élèvent à 2,1 milliards d'euros, dont 1 milliard d'euros d'exportations algériennes dominées par les hydrocarbures, et 1,2 milliard d'euros d'importations constituées essentiellement de biens d'équipements industriels et quelque 160 entreprises allemandes installées en Algérie, qui y ont investi 400 millions d'euros. Les chiffres sont devancés de loin par d'autres pays. Mais la puissance germanique ne compte pas en rester là. «Nous avons l'intention ferme de faire évoluer davantage les relations avec l'Algérie dans tous les domaines», a assuré Mme Merkel, pour qui la décision de mettre sur pied une commission mixte algéro-allemande «se répercutera de façon positive sur l'évolution des relations économiques entre les deux pays». L'Allemagne, faut-le dire, cherche à avoir des parts de marché algérien qui, de plus en plus, s'étend et s'élargit, particulièrement dans une conjoncture internationale favorable et une économie nationale marquée, plus que jamais, par le lancement de plusieurs projets et d'infrastructures géantes. L'appel du ministre de l'Industrie, Hamid Temmar, à s'engager dans le programme de réindustrialisation en cours, centré sur la privatisation d'entreprises publiques, en est la preuve.