36 ans après l'organisation de la conférence internationale du gaz (LNG 4) en 1974, l'Algérie accueillera de nouveau cette manifestation dans moins de trois mois pour sa 16ème édition (le LNG 16). Mais le contexte de cette rencontre est tout a fait différent de celui de 1974. Et pour cause, beaucoup de choses ont changé depuis dans le monde du gaz. La demande a sensiblement augmenté au niveau mondial et de nouveaux acteurs gaziers sont entrés en jeu. Sur un autre plan, de grandes mutations sont à signaler en matière de gestion des grandes entreprises gazières mondiales, comme c'est le cas de Sonatrach qui a fait appel à l'expertise internationale dans différents domaines d'activité. Ce groupe a énormément évolué en 36 ans sur tous les plans pour devenir aujourd'hui la première entreprise pétrolière à l'échelle africaine. Malheureusement, cette ascension, qui fait la fierté économique de l'Algérie, vient d'être entachée de scandale. Une affaire de corruption et pas des moindre a éclaté au grand jour au moment où des responsables de Sonatrach se penchent sur l'événement mondial d'avril prochain. Le compte a rebours de cette grande rencontre, dont les préparations ont été lancés en grande pompe, a commencé. A trois mois du GNL 16, l'affaire Sonatrach est venue comme une tache noire perturber l'événement tant attendu à Oran. Certes, le dossier n'est pas clos et tout n'est pas encore dévoilé, mais une chose est sûre, c'est la première fois depuis l'indépendance et depuis la création de Sonatrach que des gestionnaires du groupe, de surcroît impliqués directement dans l'organisation du GNL 16, se retrouvent en prison en attendant que la justice fasse la lumière sur cette affaire. Ce qui est sûr également, c'est qu'un tel dossier risque de chambouler les préparatifs d'une rencontre qui constitue un carrefour d'échanges et de promotion de l'industrie gazière. Ce rendez-vous d'Oran, qui a engendré à l'Algérie des dépenses faramineuses, intervient après celui de Doha en 2007. La rencontre se tient à titre indicatif tous les trois ans en alternance entre producteurs et consommateurs. L'Algérie réussira-t-elle à faire oublier à ses invités en avril prochain ce scandale certes interne mais dont les conséquences risquent d'être lourdes pour l'entreprise. S. I.