De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'Algérie a arraché sur le fil sa qualification pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN). Contraignant le pays organisateur au partage des points de l'ultime rencontre du premier tour, les gars du sélectionneur Rabah Saadane se sont ainsi merveilleusement ressaisis après l'entame catastrophique de la compétition face à la modeste formation du Malawi. La logique a finalement prévalu, car les Fennecs méritent amplement leur place sur le podium. Le rendement, en nette progression des camarades de Ziani, atteste cette force de caractère propre aux grands champions à dépasser les situations incertaines pour appréhender avec clairvoyance le reste du tournoi. Sans trop se défoncer, les Verts ont fait juste l'essentiel pour passer ce cap difficile des matches de poules. Affichant une superbe forme face aux Angolais et leurs 50 000 supporters, les Fennecs ont redonné la joie et l'espoir à des milliers de supporters qui ont passagèrement douté de leur capacité à faire respecter leur statut de mondialiste. Lundi dernier, à l'issue de l'ultime seconde de jeu face aux Antilopes noires, la liesse était encore une fois au rendez-vous. Comme délivré d'un suspense qui aura duré 90 minutes, les fans d'«El Khadra» ont donné libre cours à leurs émotions. Dans les foyers et les cafés populaires, les vivats et les youyous ont simultanément retenti au coup de sifflet final de l'arbitre sud-africain. «On est très content pour cette qualification. Maintenant, on est quasiment sûr d'atteindre le dernier carré. Rien ne pourra arrêter cette montée en puissance de nos favoris», s'enthousiasme Rachid, un inconditionnel d'El Kseur qui «fête» toutes les victoires de l'EN en défilant en voiture. «Toutes nos félicitations à l'équipe nationale et au peuple algérien», ajoute sa femme qui l'accompagne toujours dans ces parades sportives. Dans toutes les communes et les villages de la wilaya de Béjaïa, les citoyens ont joyeusement accueilli cette réalisation avec le même espoir de voir la sélection nationale jouer franchement pour le titre. Les hommes, les femmes et les enfants qui chantent partout à la gloire des Verts insistent sur cet énergique retour des nôtres dans cette grand-messe du football africain. La leçon du Malawi est pour beaucoup dans ce spectaculaire sursaut d'orgueil qui donne de l'appétit aux co-équipiers du capitaine Yazid Mansouri. On croise, d'ores et déjà, les doigts pour prendre le dessus sur la «dream team» ivoirienne dimanche prochain à Cabinda. «On a là une génération talentueuse qui peut ravir le trophée à ses concurrents. Il faut la motiver un peu plus dans ce sens», entend-on dire çà et là.