Photo : Riad De notre envoyé spécial à Cabinda (Angola) Abdelghani Aïchoun C'est une véritable folie footballistique qu'ont offert hier les Verts sous le ciel de la province de Cabinda. Une leçon de courage et de sacrifice pour les couleurs nationales. Une leçon aussi de maîtrise du jeu devant un adversaire désigné d'avance comme le futur lauréat de la 27e édition de la Coupe d'Afrique des nations. Après 120 minutes de nerfs tendus, d'angoisse et de peur d'un retournement malheureux, les Verts ont arraché leur billet qualificatif pour les demi-finales, un stade qu'ils n'ont pu atteindre depuis l'édition d'Alger en 1990. Alliant une force mentale digne d'une sélection des grands rendez-vous et une discipline de jeu surprenante, le onze algérien a admirablement surclassé son vis-à-vis qui ne pouvait supporter le rythme imposé par Matmour et ses coéquipiers. Pourtant, le début du match n'augurait rien de bon pour la sélection algérienne qui encaissa un but dès la 4' signé Kalou qui a bénéficié d'un contre favorable au niveau de la surface de réparation pour aller battre Chaouchi. Tout le monde aura conclu dès lors que les Eléphants ne feraient qu'une bouchée des Fennecs qui n'arrivaient pas à se placer. Mais c'était sans compter sur la capacité des Algériens à renverser la donne et à démentir tous les scénarios prévisibles. A mesure que les minutes s'égrenaient, les camarades de Ziani prenaient les choses en main même si le nombre d'occasions créées était très faible. Après quelques incursions de Ghezzal, soutenu par Matmour, les Verts trouveront la marque à la 40' grâce à une réalisation signée par ce dernier, qui, même ceinturé d'un groupe d'Ivoiriens, trouva la faille pour envoyer la balle dans la cage de Barry. La partie venait de s'enflammer. Et les Verts venaient de gagner davantage de confiance. Pour asseoir une domination territoriale devant une pléiade de vedettes, certes très dangereuse sur les contre-attaques, mais qui peinait à évoluer sur sa vraie valeur. La maîtrise était, contre toute attente, du côté algérien comme l'atteste le nombre incalculable d'opportunités de but gâchées par Ghezzal et Matmour. Menée par un Meghni au-dessus du lot, l'équipe algérienne a fini par anéantir les Eléphants qui ne dépassaient par la ligne défensive regroupée autour de Halliche et Bougherra. Ce dernier a par ailleurs réussi à museler Didier Drogba dans un jour sans. Les joueurs algériens dominaient leurs adversaires à tout point de vue. Il ne manquait aux Verts que la concrétisation devant les buts adverses. Les ratages se cumulaient au grand dam des supporters algériens présents au stade de Cabinda et les millions de foyers des quatre coins de l'Algérie. La partie refusait de livrer ses secrets et les deux bancs de touche vivaient des moments insupportables. C'est à cet instant que le remplaçant ivoirien Keita tentait de commettre son hold-up en marquant un but contre le cours du jeu. A la 89' ce fut un but assassin qui a failli mettre l'Algérie à genoux. La réaction des Verts sera néanmoins payante et Bougherra, dans le temps additionnel, remettait les pendules à l'heure. Le match a atteint le seuil de l'explosivité. C'était un duel entre une sélection prête à agir et à réagir contre une sélection capable de surprendre à tout moment. Les 90 minutes seront achevées sur un score de parité qui contentait plus les Ivoiriens. Dans les prolongations, les Verts n'ont pas accordé à leurs adversaires le temps de se positionner. Et ce fut le remplaçant Bouazza qui reprit victorieusement un centre parfait de Belhadj pour ouvrir les portes des demi-finales pour une sélection algérienne désormais plus favorite qu'on ne le pensait avant le coup d'envoi de la compétition et même après la première sortie ratée contre le Malawi. L'Algérie est dans le carré d'as.