Les projecteurs seront sans doute braqués sur ces retrouvailles Ghana-Nigeria qui s'affronteront, quelques heures plus tôt (16h00 GMT) à Luanda, avant le big match attendu entre Algériens et Egyptiens pour une place en finale. Eliminés en quarts en 2008, les Nigérians ont, cette fois, décroché leur ticket pour les demi-finales en battant la Zambie aux tirs au but 5-4, (0-0 après prolongations). Les Super Eagles, léthargiques, ne doivent leur qualification qu'à un tir au but raté des Zambiens, révélations de la compétition et qui ont tenu la dragée haute aux Nigérians dans un match sans but. De son côté, le Ghana a tenu son rang de favori. Mais s'il l'a assuré au niveau du résultat, le jeu développé par les Black Stars contre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso laissait à désirer. Le Ghana s'est bien rattrapé, après un premier match perdu contre les Ivoiriens, en venant à bout du Burkina Faso sur une seule occasion transformée par Ayez. Les Black Stars ont ensuite bien géré la rencontre face au pays organisateur, l'Angola, qu'ils ont sorti sur un but de Gyan. Mais que pourra faire cette équipe ghanéenne face aux Nigérians en demi-finale ? Arriveront-ils à rééditer la performance devant les Palancas Negras en l'absence des piliers Essien, Muntari, Stephen Appiah et John Mensah. Si les demi-finalistes de l'édition 2008 et quadruple lauréats de l'épreuve disposent de qualités individuelles indéniables, il leur faudra bien plus de mordant et de talent pour venir à bout des Super Eagles, mieux rodés et plus nantis. Le Ghana a éliminé le pays organisateur et, du coup, reste dans la capitale pour sa demi-finale. Le Ghana, l'autre grosse pointure de cette CAN 2010, qui avait, comme la Côte d'Ivoire, fait cavalier seul dans son groupe, est d'ailleurs le premier pays africain à se qualifier pour le Mondial 2010. Les Black Stars, avec leur pléiade de vedettes, veulent faire mieux que chez eux en 2008 où ils avaient joué la petite finale contre les Eléphants. C'est la deuxième fois que cette nation passe aux quarts après 2008. Si cette équipe du Nigeria a un point faible, c'est bien dans sa défense qu'il se situe, comme on l'a vu contre la Zambie, qui n'a pas su profiter de cette tare. Mais elle possède un tandem de haut niveau : Yakubu Aiyegbeni et Peter Odemwingie. Au début de la compétition, le Nigeria ne figurait pas parmi les premiers prétendants au titre. Les sélections évoquées étaient plutôt la Côte d'Ivoire, le Cameroun et l'Egypte. Il est clair que les Super Eagles ont régressé et cela peut s'expliquer par un nombre de talents moins important que par le passé. La défaite face à l'Egypte a montré les limites des coéquipiers de John Obi Mikel. La courte victoire contre le Bénin a confirmé cette impression. De plus, le groupe n'est pas épargné par les blessures comme le forfait jusqu'à la fin de la compétition du défenseur Joseph Yobo. Heureusement, le retour de Martins, absent dans les autres matches, est de nature à booster le jeu des Super Eagles. Mais le plus dur commence car ils n'ont plus beaucoup de temps pour s'améliorer. Et pour vaincre le Ghana, les Nigérians, malheureusement en quête d'identité et de repères, doivent se montrer plus imaginatifs à l'abord de la surface. La liaison entre les milieux de terrain et les attaquants, le manque de variété de jeu, l'inefficacité des couloirs, restent des sujets très préoccupants chez les Super Eagles. On ne le dira jamais assez, la sélection nigériane doit être construite en fonction du style et des profils de Yakubu Aiyegbeni et Obinna, ses leaders techniques. Pourquoi le puissant dribbleur Nwanku Kanu est-il sur le banc des remplaçants ? N. B.