Si le cinquième Congrès arabe sur la PMI s'est achevé avec la proposition de la mise en place d'une charte commune, les ministres maghrébins des Finances, à l'issue de la septième session de leur Conseil, ont convenu de créer un conseil de coopération douanière et de mettre en place la banque maghrébine d'investissement et de commerce. Ce sont là des décisions qui semblent à première vue fort intéressantes aussi bien pour l'Algérie que pour ses partenaires du Maghreb et du monde arabe. Mais qu'en sera-t-il réellement de la concrétisation de ces recommandations ? Quel suivi pour les décisions prises lors des précédentes rencontres ? Vu le retard pris dans le lancement de projets communs, pourtant annoncés en grande pompe, ces interrogations sont tout à fait légitimes. Et ce, d'autant qu'elles touchent directement à l'avenir de la place de l'économie algérienne sur la scène arabe et maghrébine. Pour la charte arabe sur les PME/PMI, dont les objectifs sont, entre autres, d'harmoniser et d'unifier le concept PME ainsi que d' instituer les statistiques, il faut dire que les attentes sont nombreuses en Algérie. Surtout après son adhésion à la Zone arabe de libre-échange (ZALE). Pour améliorer ses échanges dans ce cadre, qui, faut-il le rappeler, ont été insignifiants lors de la première année de l'application de l'accord, l'Algérie a besoin de mieux connaître les caractéristiques de la PME arabe. Elle a aussi besoin de s'adapter aux règles du marché. Cela pour montrer l'importance de la charte proposée par le président Abdelaziz Bouteflika. Pourvu donc qu'on ne perde pas de place dans la mise en place de cet outil. Pourvu aussi qu'on n'ajourne pas la création de la banque maghrébine de commerce et d'investissement annoncée pour cette année. Cette banque sera d'un grand apport pour l'intégration économique du Maghreb. Une intégration qui tarde à se concrétiser au moment où les blocs économiques régionaux se multiplient à travers le monde. Les reports et les retards sont donc à éviter pour pouvoir lancer réellement l'économie sur des bases solides. S. I.