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Les artisans inquiets de leur avenir professionnel
Face aux difficultés d'approvisionnement en matières premières
Publié dans La Tribune le 22 - 03 - 2010

De nombreux exposants locaux du Salon international de l'artisanat et de l'art qui se tient du 19 au 25 mars 2010 au palais des Expositions de la Safex ne cachent pas leur désintérêt futur à toute participation à ce genre de manifestations. Ils se disent déçus par tant d'années de contribution sans pour autant récolter des fruits ou du moins enregistrer une recrudescence de leurs commandes.
«Il devient de plus en plus difficile pour nous de vivre de notre activité», nous ont affirmé des stylistes modélistes, créatrices de robes traditionnelles rencontrées hier sur leur stand. Le témoignage de Mme Hamida Nacera de Mostaganem avec ses 25 ans d'expérience en dit long sur ce que vivent ses pairs depuis quelques années. «Les clients sont de plus en plus rares. Les bénéfices tirés de notre production s'amoindrissent de jour en jour. Je suis obligée parfois de vendre sans bénéfices, juste de quoi compenser l'argent investi dans la commande. Il m'est aussi souvent arrivé de vendre à perte.
Et je suis convaincue que c'est le même topo chez d'autres productrices de modèles traditionnelles», a-t-elle souligné. «Je suis décidée à rendre mon tablier. Quand bien même je voudrais continuer par amour de mon métier, mes aides, c'est-à-dire les femmes qui participent avec moi à la confection de mes robes se font de plus en plus rares car elles ne peuvent plus travailler des heures durant pour un maigre salaire», a-t-elle affirmé sur un ton de regret. Nacera est aussi convaincue que sa profession est condamnée à disparaître. Elle croit fermement que c'est sa dernière participation à un Salon de l'artisanat : «Ma fille aînée qui est aussi ma styliste me demande expressément et quotidiennement de mettre la clé sous le paillasson car, pour elle, il n'y a plus d'avenir dans notre activité».
Des témoignages soutenus d'ailleurs par cette autre confectionneuse de robes traditionnelles constantinoise, Mme Hamerlaïne Aïcha. Elle nous fait savoir avec un soupir : «On boude de plus en plus le travail à la main et on lui préfère la confection industrielle.» Et de poursuivre : «Notre métier est de plus investi par des personnes qui n'ont aucun rapport avec notre cœur de métier. Et pour tout vous dire, ceux-là, au lieu de chercher à se perfectionner dans notre métier, sont à la recherche de la carte d'artisan qui ouvre droit à certains avantages accordés par les chambres d'artisanat. Voilà où nous en sommes arrivés et c'est d'ailleurs regrettable de voir un tel patrimoine artisanal tomber dans les mains de gens dont le mercantilisme est la seule devise.» Du côté des artisans bijoutiers, c'est loin d'être le satisfecit. Et là encore, des faiseurs de bijoux, qu'ils soient en or ou en argent, rencontrés sur leurs stands ont affirmé que leur chiffre d'affaires est en continuelle chute. «Il est même des plus inquiétants ces dernières années», a déclaré Bidari Ahmed, membre de la coopérative Assaghane de Tamanrasset. La raison essentielle en serait, selon lui, la cherté de la matière première qui, «en plus d'être onéreuse, il faut aussi payer son transport d'Alger à Tamanrasset».
Et de soutenir : «Parfois les prix que nous affichons sont loin de refléter le travail fourni. C'est dire si les efforts que nous fournissons ne sont pas récompensés.» En réponse à une question portant sur la réduction du prix de revient pour que, enfin, leur chiffre d'affaires grimpe et, partant, relancer leur activité, M. Bidari a déclaré : «Il suffit de subventionner le prix à l'achat de l'or et l'argent si l'on veut vraiment que notre activité d'artisan puisse s'éterniser.» C'est du moins l'avis de Baba Ahmed Nasr Eddine, artisan bijoutier de père en fils à Tlemcen. Il nous apprendra, pour sa part, que, pour sauvegarder les artisans bijoutiers, «il faut en priorité revoir le taux d'imposition sur le chiffre d'affaires». Il est fixé actuellement à 12%. L'un des plus élevés au monde, selon Baba Ahmed.
Cet artisan bijoutier nous révélera : «Si nous continuons à produire, c'est uniquement par amour du métier.
Un métier qui ne nous rapporte pas grand-chose actuellement.» Et de conclure : «Nous ne voulons pas connaître le même sort que les ‘‘darazines'' (tisserands), les artisans cordonniers et autres métiers ayant fait la réputation de Tlemcen et qui ont disparu à jamais par faute de considération aux choses traditionnelles.» Le message est donc lancé pour nos responsables censés appeler à sauvegarder un savoir-faire ancestral.
Z. A.


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