Le coût de revient d'un logement en Algérie dépend du prix de l'assiette de terrain et plus précisément des zones et endroits où elle est implantée. C'est ce que nous a indiqué M. Belkacem Mezine, secrétaire général de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) qui explique aussi que des solutions existent pour réduire ces coûts. Le coût au Nord ou au Sud est totalement différent et les écarts sont considérables. Si le mètre carré est de 10 000 DA maximum au Sud, il fait pratiquement le double ou le triple au Nord. Même dans le nord du pays, les prix diffèrent d'un endroit à un autre également, c'est selon que le terrain est situé à Hydra, Dely Ibrahim, ou aux Eucalyptus. C'est-à-dire que les promoteurs immobiliers acquièrent chacun le terrain à un prix différent de l'autre.Plusieurs autres paramètres interviennent ensuite dans le processus de construction. Même si les prix des matériaux mobilisés, sable, ciment, gravier… sont les mêmes, il n'en demeure pas moins que les coûts de leur transport diffèrent également d'un endroit à l'autre. Il y a aussi d'autres paramètres pris en compte par les entrepreneurs, celui dela main-d'œuvre qui diffère du Nord au Sud, et le mode de construction ou l'architecture de la bâtisse. Un autre critère à ne pas perdre de vue, celui du renforcement de la structure bâtie dans le Nord, région du pays considérée à forte sismicité. Au final, le prix de revient au Nord oscille entre 30 000 et 35 000 DA le mètre carré, et au Sud, il est beaucoup moins cher, entre 18 000 et 20 000 DA. L'environnement du bâtiment et le cadre de vie à Hydra ou à Bachdjarah ne sont pas les mêmes, d'où la différence dans les prix. C'est donc l'assiette de terrain qui détermine le prix final d'un logement. Si le terrain est cédé à des prix raisonnables, les coûts de revient seraient nettement moins chers.Pour M. Mezine, les solutions existent. Il suffirait de viabiliser les terrains à la périphérie d'Alger et de mettre des projets avec toutes les infrastructures nécessaires, à l'exemple des écoles, pour permettre aux citoyens de se fixer. «Cette façon de procéder permettra d'avoir des terrains moins chers et donc des prix meilleurs», explique M. Mezine. «Il ne faut pas se concentrer sur des zones spécifiques mais créer des zones viables avec un cadre de vie meilleur. Ces solutions sont à la portée de toutes les APC.»Enfin, sur les prix de vente des logements, notre interlocuteur explique qu'il ne peut pas être défini puisqu'il n'y a pas de réglementation des prix en Algérie. «Chacun vend à sa manière en l'absence d'une bourse immobilière qui régularise les prix de logements.» B. A.