L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), par la voix de son président, M. Kheloufi, rencontré hier à Tizi Ouzou au siège local de l'organisation, dénonce le blocage par l'administration dans l'établissement des certificats de qualification aux entreprises du BTPH. Tizi Ouzou. De notre bureau Un blocage qui pénalise les PME, activant dans le secteur des travaux publics, ce qui rend leur accès aux marchés publics difficile, voire impossible. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il existe, selon les chiffres de la direction du logement et des équipements publics (DLEP) pas moins de 1378 opérateurs dans le secteur des travaux publics. Cependant, ces entreprises sont classées dans la première catégorie, selon l'AGEA, et donc, sans qualification. Une classification qui ne leur permet pas de prendre part aux projets d'envergure. Alors que les entreprises de réalisation sont représentées au sein des commissions mixtes à travers toutes les wilayas, afin de qualifier les entreprises performantes, « à Tizi Ouzou, par contre, on affiche un refus catégorique, même si le wali a été saisi à deux reprises par notre association seulement (AGEA, ndlr) pour faire représenter les entreprises dans ces commissions ». Est-ce là une volonté d'instaurer un monopole sur les marchés publics ? C'est en tout cas, un sujet sur lequel les responsables de l'AGEA ne voulaient pas « polémiquer ». Les entreprises exerçant à Tizi Ouzou, ajoute le secrétaire général de l'AGEA, M. Mezine, « ont des connaissances appréciables pour qu'elles soient promues dans les catégories supérieures, à savoir les 3e et 4e catégories ». Par ailleurs, interrogé sur les causes des retards que les entreprises du BTPH accusent sur le terrain, notre interlocuteur renvoie la balle dans le camp de l'administration. Il invoque, en outre, le sempiternel souci des recouvrements auprès des maîtres d'ouvrage, « ce qui fait que ces retards sont indépendants de la volonté des entrepreneurs ». Parmi les conséquences directes de ce problème, les entrepreneurs sont freinés dans leurs projets au bout de 20% ou 25% de réalisation et, surtout, poursuit-il, ils ont recours au marché informel. Par ailleurs, M. Kheloufi fait remarquer la réticence des banques quant au financement des nouvelles entreprises et des projets. Il appelle, à cet effet, les autorités à « faire face à ce problème majeur en octroyant des crédits avec des conditions abordables, par le truchement des banques agréées ».