De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Oran accueille dès aujourd'hui la première conférence ministérielle sur l'environnement et les énergies renouvelables, dans le cadre du dialogue des dix pays de la Méditerranée (5+5). Les travaux de cette réunion regroupant les cinq Etats du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) et cinq pays de l'UE (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) porteront, entre autres thèmes cruciaux, sur les changements climatiques, la protection du climat, la gestion des déchets, les ressources hydriques, l'état de la Méditerranée… Selon des rapports et études largement médiatisés par les organisations de défense de l'environnement, il apparaît que l'état du pourtour de la Méditerranée, qui compte pourtant parmi les plus riches au monde, se fragilise continuellement du fait de l'intervention de l'Homme. Offrant des zones biogéographiques rares et une biodiversité de première importance la situant parmi les 25 points chauds de la planète (les points chauds se caractérisent particulièrement par des niveaux exceptionnels d'endémisme végétal), cette zone se trouve gravement menacée notamment par le trafic maritime (30% de l'activité internationale dont la majeure partie concerne un transport des hydrocarbures peu contrôlé) et les activités humaines, notamment le développement urbain, l'industrialisation mais aussi le tourisme. Et c'est pour tenter de «sauver» cet écosystème que, lors du sommet de Barcelone en 2005, les partenaires euro-méditerranéens se sont engagés à «adopter un calendrier réaliste pour la dépollution de la mer Méditerranée d'ici à 2020, assorti des moyens financiers et techniques nécessaires à sa mise en œuvre». Les objectifs annoncés de cet engagement, baptisé «Horizon 2020», visent à réduire la pollution, non pas en finançant des projets mais, comme le souligneront les promoteurs de l'initiative, en exploitant les programmes déjà existants -comme le Plan d'action pour la Méditerranée (PAM) du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)- et en mettant à contribution les structures et organismes impliqués dans ces projets. Selon le premier bilan dressé en 2009, les partenaires se sont satisfaits de la mise en place du programme d'investissement «zones sensibles» pour la Méditerranée (MeHSIP) dont le but est de fournir un soutien à «Horizon 2020» pour la mise en œuvre des projets d'investissement prioritaires en matière de dépollution. Et il semblerait que, sur les 27 actions inscrites sur la feuille de route en novembre 2006 au Caire, dix ont déjà été menées à leur terme. Les travaux d'Oran donneront peut-être aujourd'hui un peu plus de visibilité à cette lutte pour la sauvegarde de la Méditerranée qui, en dépit des engagements officiels des pays du Dialogue 5+5, peine à soutenir le poids de l'industrialisation rampante.