Photo : Riad Par Youcef Salami Quarante-quatre actifs fonciers ont été concédés au terme d'opérations de mise aux enchères, organisées, pendant le troisième trimestre 2009 et le premier trimestre 2010, par l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF). C'est ce qu'a annoncé Mokraoui Hassiba, directrice de cet organisme, au cours d'une conférence de presse qu'elle a animée hier. Elle estime que c'est un «bon bilan», pour un processus qui vient de s'enclencher, le taux de réalisation étant de soixante-dix-neuf pour cent. Cinquante-six lots, répartis sur quatorze wilayas, ont été répertoriés et mis en concession, ce n'est pas rien, a-t-elle ajouté. Les quarante-quatre concessions correspondent à un investissement établi à 8 977 millions de dinars, créant trois mille cinq cent cinquante-quatre emplois (il y a plus d'emplois créés que d'emplois déclarés). Important à relever : à la lumière de ces enchères, la mise à prix s'est avérée plus élevée, en moyenne (357 DA/m2), que l'annuité (946 DA/m2), c'est-à-dire le prix final de la concession. Alger, et c'est normal, sort du lot, avec des prix excessivement élevés : l'annuité de situe autour de 4 812 DA le mètre carré. Mais qui détermine les prix ? Ce sont les domaines qui avancent un plancher de prix, à la lumière d'études de marché. La mise à prix est déterminée, elle, en fonction des wilayas ; l'annuité est exorbitante à Alger, elle l'est beaucoup moins à Laghouat ou à Adrar, pour l'exemple. Les porteurs de projets auxquels ont été concédés ces terrains (des SPA, des SARL, des EURL, et même des personnes physiques), opèrent dans l'industrie mécanique, l'agroalimentaire, la fabrication de produits électriques, la transformation du plastique, la métallurgie, la logistique, les matériaux de construction, etc. L'industrie des matériaux de construction tient le haut du pavé avec quarante et un pour cent de parts. La concession semble avoir suscité l'engouement des investisseurs, selon la directrice de l'ANIREF. C'est un emballement qui peut se mesurer au nombre de cahiers des charges retirés (709). Mokraoui Hassiba note que les enchères restent, quoi qu'on en dise, une procédure «transparente» et que tout est fait pour «faciliter» la tâche aux investisseurs. L'agence va lancer la semaine prochaine un site Internet toiletté où les opérateurs auront la possibilité de consulter en temps réel toutes les informations liées à la concession, aux actifs retenus ou mis aux enchères. C'est un site interactif, les investisseurs auront un retour d'écoute quand ils exposent un problème ou demandent des informations. L'agence en question est placée sous la tutelle du ministre chargé de la Promotion des investissements. Son siège est fixé à Alger. Elle a créé un réseau étoffé. Elle peut, et c'est dit dans la loi qui la régit, assurer, pour chacune des composantes du portefeuille foncier économique public, (...) une mission de gestion, de promotion, d'intermédiation et de régulation foncières. Elle assure également une mission de gestion et de promotion de son portefeuille foncier et immobilier aux fins de sa valorisation au titre de la promotion de l'investissement. Elle peut remplir une mission d'intermédiation immobilière en gérant par convention au compte du propriétaire, quel que soit le statut juridique du bien. La mise en place de cette agence a été l'une des solutions préconisées lors de la tenue des assises nationales sur la stratégie industrielle, il y a plus de trois ans. Il s'agit d'un nouveau dispositif. Il est censé, en théorie du moins, mettre un terme aux difficultés rencontrées par les investisseurs dans l'acquisition de terrains devant servir d'assiette pour leurs projets et contrecarrer le détournement des terrains industriels de leur vocation initiale. Comment ? Les nouvelles règles foncières font obligation aux acquéreurs de réaliser leurs projets dans un délai déterminé, selon un cahier des charges bien ficelé. Finis ainsi les projets sur papier qui ne voient jamais le jour ? Possible !