Le remaniement ministériel opéré vendredi dernier par Abdelaziz Bouteflika est marqué par le retour d'un ancien ministre et l'arrivée de cinq nouveaux, ainsi que le départ de trois autres. Intervenant quelques jours après l'adoption du plan quinquennal 2010–2014, il reflète la ferme volonté du chef de l'Etat de mener à terme et dans des conditions optimales le nouveau programme de développement. Les spécialistes en la matière estiment que cela n'est guère suffisant, en ce sens que la création d'autres départements permettant de réaliser les objectifs politico-économiques du pays est indispensable. Au-delà de cet objectif, au demeurant capital, un autre motif revient ces derniers temps tel un leitmotiv : il s'agit d'asseoir une certaine harmonisation au sein des départements ministériels et de mettre fin aux problèmes liés au chevauchement des prérogatives de certains ministères. A ce propos, les exemples ne manquent pas. Le désormais ex-ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme perd un portefeuille au profit d'un nouveau département, celui du Tourisme et de l'Artisanat, confié à Smaïl Mimoune. Dans ce cas de figure, l'Algérie, le seul pays maghrébin possédant des paysages féeriques, des ressources naturelles, des potentialités culturelles, humaines et cultuelles indéniables, nécessite une stratégie globale et réfléchie pour le développement et la promotion tous azimuts de son tourisme. Et la réussite des objectifs tracés par les pouvoirs publics dans ce secteur, regroupé dans le schéma directeur d'aménagement touristique qui constitue, pour mémoire, le cadre stratégique de référence pour la politique touristique de l'Algérie à l'horizon 2025, nécessite des ressources humaines pouvant travailler sous une tutelle bien définie. Avoir un département ministériel dédié au tourisme et à l'artisanat (deux secteurs qui se complètent) ne fera que faire avancer les choses. En clair, consacrer un portefeuille ministériel au tourisme permettra de mettre en œuvre, et avec exactitude, la vision du développement touristique à court, moyen et long terme (2009, 2015 et 2025), de définir les instruments de mise en œuvre de cette politique et de prévoir les conditions de sa faisabilité. D'un autre côté, le remaniement permettra, à l'actuel ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire de se consacrer davantage au Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT). Ainsi, Cherif Rahmani aura les coudées franches quant à la mise en œuvre de ce projet, censé être «la référence» pour notre pays s'agissant de tout ce qui a trait à l'aménagement. L'autre fait nouveau dans ce dernier remaniement est la restructuration du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Les observateurs assidus de la scène économique du pays estiment que cette décision est logique, voire capitale. Elle mettra certainement fin aux problèmes liés au chevauchement des prérogatives de certains ministères (il faut se rappeler les problèmes concernant la mise à niveau de la petite et moyenne entreprise entre Temmar et Benbada). Le fait que l'ex-MIPI hérite du secteur de la PME engendrera logiquement de bons résultats dans le développement des PME algériennes. Deux secteurs qui se complètent au demeurant, les PME et l'industrie auront une vision politico-économique commune, loin de toute polémique relative au chevauchement des prérogatives. Ce qui constitue déjà un pas en avant, en attendant le grand sursaut. S. B.