Voir une révolution en marche est certainement une expérience que toute personne éprise de ces idéaux de liberté, justice et démocratie aimerait vivre et immortaliser, par l'écrit ou par l'image. D'autres seront animés par le désir de contribuer à l'écriture d'une page de l'histoire. Le photographe mexicain Rodrigo Moya (1934) l'a fait aussi bien pour l'histoire que pour l'idéal révolutionnaire. En visite, en tant que reporter-photographe, à Cuba la cinquième année du triomphe de la révolution conduite par Fidel Castro, Rodrigo Moya saisira tous les détails de cet été de 1964 dans l'île de Cuba, avec Ernesto Che Guevara encore dans le gouvernement.Aujourd'hui, le centre culturel espagnol Instituto Cervantès d'Alger nous offre de découvrir le travail du photographe à travers l'exposition «Cuba Mía» qu'il accueillera dans ses locaux jusqu'au 20 juillet prochain. Rassemblant quelques 80 photographies de Rodrigo Moya, l'exposition organisée par la Maison Amèrica de Catalogne a été programmée à l'initiative de l'Instituto Cervantes en collaboration avec les ambassades d'Espagne et du Mexique à Alger.Il faut préciser que le travail du photographe mexicain sur l'île de Cuba a été mis sous le boisseau pendant 45 années. Ses photographies sont sorties de l'ombre pour la première fois en 2009. Rodrigo Moya a aussi travaillé sur d'autres sujets, mais, tout en restant attaché à l'actualité de l'heure ; ses photographies ont souvent une dimension militantiste, avec cette touche suggestive du combat pour un monde meilleur. On peut le voir dans son travail au Venezuela avec les guérilleros ou dans son pays avec les petites gens, les enfants du peuple, les ouvriers… tout ce sang qui nourrit toutes les révolutions, sans toujours en profiter par la suite. H. G.