L'été s'est déjà installé. En témoignent la chaleur caniculaire enregistrée ces derniers jours et le bulletin météo spécial (BMS) émis hier par l'Office national de la météorologie annonçant des pics de température atteignant les 48 degrés au Sud et 42 degrés dans les régions intérieures. En témoigne aussi le nombre de noyades signalées à travers le pays depuis le 1er juin, c'est-à-dire depuis l'ouverture officielle de la saison estivale Rien que pour la première semaine de ce mois, les services de la Protection civile ont enregistré six cas de noyade. Chaque année, des dizaines de cas sont dénombrés. Le phénomène n'est pas signalé dans les plages surveillées uniquement mais beaucoup plus dans les plages interdites à la baignade et dans les oueds ainsi que les retenues collinaires des régions les plus reculées d'Algérie. Le moindre espace gorgé d'eau ou tout simplement une mare d'eau sont pris d'assaut par les jeunes assoiffés de détente et de baignade. L'inexistence des centres de loisirs, de piscines communales, et d'aires de jeu pousse, en effet, les populations à chercher d'autres moyens pour fuir les chaleurs caniculaires de l'été et s'offrir un peu de fraîcheur. Les rares investissements consentis par des privés dans la construction de piscines et de parcs d'attractions se limitent aux villes et aux grandes agglomérations, pour ne pas dire aux grandes villes uniquement. Et même là, les prix affichées sont loin d'être à la portée des bourses moyennes. Occuper les enfants pendant les vacances d'été qui ont déjà commencé pour la majorité de élèves sera une tâche ardue pour les parents, articulièrement ceux qui n'en ont pas les moyens. Certains se retrouveront même dans l'obligation d'envoyer leur progéniture travailler l'espace de deux mois pour les aider à faire face aux dépenses de la rentrée scolaire et du mois de Ramadhan. Les vacances sont en somme loin d'être synonymes de repos pour un bon nombre d'enfants des couches sociales démunies, la couche moyenne tendant à disparaître. Les plus chanceux pourront se permettre un séjour en colonie de vacances. Pour le reste, les moyens de meubler les longues journées caniculaires sont à chercher ailleurs. Heureusement qu'il y a le Mondial sud-africain qui permettra l'espace d'un mois aux Algériens de voyager dans le monde du football et de suivre l'évolution des Verts. Après le 11 juillet, la place sera cédée à l'oisiveté et au dégoût, un terme souvent utilisé par nos jeunes pour afficher leur manque de loisirs et leur soif de détente. Le programme quinquennal 2010-2014 dans lequel 1 130 milliards de dinars sont consacrés au secteur de la jeunesse et des sports réduira-t-il un tant soit peu cette soif. Pourvu que les projets avancent et que la répartition régionale soit équitable pour ce qui va être réalisé. A savoir, les 80 stades de football, les 750 complexes de proximité, les 160 salles polyvalentes, les 400 piscines, les 3 500 aires de jeu, plus de 230 auberges et maisons de jeunesse les 150 centres de loisirs scientifiques pour jeunes. La liste est intéressante au premier coup d'œil mais… S. I.