Le cinéma Sierra Maestra a abrité hier les festivités du 20e anniversaire de la constitution du Parti des travailleurs, un certain 29 juin 1990. Une naissance qui n'était rien d'autres que l'aboutissement de plusieurs décennies de lutte dans la clandestinité. Car, avant de devenir Parti des travailleurs, cette formation dirigée par Louisa Hanoune est passée par plusieurs étapes, dont celle animée par le doyen du parti et le compagnon de Messali Hadj, en l'occurrence Mustapha Benmohamed, dit Mustapha Negro et «Mous» pour les intimes. C'est donc à partir de la Ligue des trotskystes algériens que des militants, syndicalistes, paysans, ouvriers se sont retrouvés autour d'un programme politique qui tire son origine et sa salve du Parti du peuple algérien. Il deviendra Organisation socialiste des travailleurs (OST), activant dans la clandestinité jusqu'à octobre 1988 et ses conquêtes. C'est à partir d'un «Face à la presse», émission animée à l'époque par notre confrère Mourad Chebine, qui recevait Louisa Hanoune et le discours qu'elle développera que le parti explose. Il fallait lui trouver une autre perspective, sans changer ses principes et son programme, pour contenir les milliers d'adhérents qui s'étaient déplacés le lendemain pour revendiquer leur militantisme. Ils étaient venus de partout, mais ils étaient de la même catégorie sociale. Louisa Hanoune l'a rappelé hier et avec force. «Dans le Parti des travailleurs, il n'y a pas de cohabitation possible entre l'oppresseur et l'oppressé, entre le pauvre et le richissime, entre l'exploiteur et l'exploité.» Le Parti des travailleurs est un «parti ouvrier», tranchera-t-elle, avec l'idéologie socialiste pour lequel il se bat et aspire à être la représentation de l'écrasante majorité. Hier, la secrétaire générale du parti dont Mustapha Benmohamed avait décidé en 1990 de porter la candidature comme porte-parole de sa formation politique, a fait un rappel du parcours du PT, de ses conquêtes, de ses contributions dans la prise de décision, mais surtout de sa bataille acharnée pour la paix, pour que se taisent les armes. Elle a également fait un véritable plaidoyer pour l'élection d'une Assemblée constituante souveraine, avec tout son contenu : l'égalité en droits, l'indépendance syndicale, l'officialisation de tamazight, l'élaboration d'une nouvelle Constitution… La députée du PT n'a pas omis de rendre un hommage particulier aux travailleurs d'ArcelorMittal pour leur combat en faveur de la renationalisation du complexe d'El Hadjar. Elle interpellera à ce propos le Premier ministre et le ministre du Travail pour qu'ils prennent les mesures nécessaires contre la multinationale. Etait présent à cet anniversaire le représentant du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) qui ne désespère point de voir un jour se concrétiser l'indépendance de la Palestine sur l'ensemble des territoires historiques palestiniens et le retour des réfugiés. Il a été ovationné par les nombreux militants, ayant fait salle comble. F. A.