Une Assemblée constituante: voilà ressuscité l'ancien credo de Louisa Hanoune. Vint ans qu'elle porte la voix du Parti des travailleurs et elle n'a rien perdu de sa superbe. Louisa Hanoune tire sur tout ce qui bouge. Rien n'a de grâce à ses yeux. Ou presque. Au milieu d'un flot de reproches contre les institutions et ceux qui les dirigent, elle trouve le temps de dire du bien de la loi de finances complémentaire 2009 et du plan d'investissement public de 286 milliards de dollars. Pour tout le reste, rien ne mérite le soutien du parti. Elle ne veut rien moins que des élections anticipées et une Assemblée constituante. Comme si cela ne suffisait pas, elle revendique aussi une nationalisation des hydrocarbures et d'un tas d'autres secteurs économiques ainsi que la résiliation de l'Accord d'association avec l'Union européenne. En somme, le parti reste fidèle à ses points de vue. Il ne pouvait pas en faire autrement à l'occasion de son 20e anniversaire célébré hier à Alger. Non sans inviter de nombreux militants d'autres wilayas comme Tamanrasset, Sétif ou Bordj Bou Arréridj. A la salle Sierra Maestra, devant une foule nombreuse, la responsable du parti n'hésite pas à fustiger le système judiciaire. La raison est inspirée de l'actualité. Elle n'admet par qu'un juge déclare illégale la grège des travailleurs d'ArcelorMittal à El Hadjar à Annaba alors que le syndicat a respecté toutes les obligations légales. Elle n'accepte pas non plus que la raison invoquée par le juge soit liée aux risques de pertes économiques qui planent sur le complexe. Certains membres du parti ont pris la parole pour rappeler les constantes du parti. Une députée remet en cause la légitimité de cette instance dont les membres ont tourné le dos depuis longtemps aux revendications des populations livrant l'APN aux lobbies locaux et étrangers. La critique du MAK est une mission confiée à un autre militant de Sétif. Le parti n'oublie ni les travailleurs ni les victimes de la tragédie nationale. Il appelle toujours à une meilleure prise en charge du dossier des disparus et des anciens membres de l'ANP. Louisa Hanoune espère que ses revendications soient partagées par le plus grand nombre des citoyens. Encore faut-il que ces derniers aient le droit d'exprimer librement leurs opinions. Ce qui est loin d'être le cas actuellement, selon les observations du parti. Louisa Hanoune estime qu'il n'y a plus aucune raison de maintenir l'interdiction des rassemblements étant donné qu'il y a un retour à la stabilité. La rue est un espace démocratique que le parti veut restituer au peuple. Ce même peuple qui a découvert la pasionaria pendant une soirée à la télévision et auquel elle veut à nouveau s'adresser par le biais du même canal si le débat est encore ouvert au petit écran. Louisa Hanoune ne veut pas changer une tactique qui lui a tant apporté.