Maradona a déjà affronté deux fois l'Allemagne en finale d'une Coupe du monde, pour une victoire (1986) et une défaite (1990), et le revoilà, cette fois comme sélectionneur de l'Argentine, en travers de la route de la Mannschaft en quarts de finale. Il y a 24 ans, au Mexique, l'Argentine l'emporta sur une équipe qui jouait encore sous les couleurs de la RFA (3-2). Brown (23e) et Valdano (56e) donnèrent l'avantage à l'Albiceleste. Mais les Allemands finirent fort avec Rummenigge (74e) et Völler (82e), avant que Burruchaga ne les crucifie (88e). Ce Mondial restera marqué par l'empreinte d'un certain Diego Maradona. En quart de finale contre l'Angleterre, il a inscrit les deux buts de la victoire, le premier de la main, cette fameuse «main de dieu» entrée dans l'histoire, et le second au terme d'un festival incroyable où il élimine pratiquement à lui seul toute l'équipe anglaise. Quatre ans plus tard, ces deux équipes se retrouvent à nouveau en finale en Italie. Maradona est toujours sur le terrain. Mais cette fois, c'est la RFA qui prend sa revanche sur l'Albiceleste, sur un penalty de Brehme en fin de match (1-0, 85e). L'Argentine a deux joueurs exclus dans ce match (Monzon et Dezotti). Il y a quatre ans, en 2006, lors de la Coupe du monde «à la maison», l'Allemagne rencontre l'Argentine en quarts. Cette fois, Maradona n'est que simple spectateur et supporteur numéro un de l'Albiceleste. Il ne passe pas inaperçu, gesticulant et bondissant dans la tribune avec son écharpe blanche et bleue. Les deux équipes ne peuvent se départager (1-1 a.p.). L'épreuve des tirs au but arrive. C'est la fameuse histoire du «petit papier» de Jens Lehmann. Avant chaque tir argentin, le portier allemand sort un bout de papier de sa chaussette et le lit. En arrêtant les tirs de Ayala et Cambiasso, il devient le héros de cette séance remportée 4 à 2 par la Mannschaft. Qu'y avait-il sur ce papier ? C'est une feuille d'un bloc-notes pris dans l'hôtel des Allemands sur laquelle Andreas Kopke, entraîneur des gardiens, a griffonné en toute hâte des indications sur les Argentins («il tire à droite», etc.). Lehmann racontera plus tard que les mots, écrits au crayon de papier, s'effaçaient au fur et à mesure et qu'il avait de plus en plus de mal à lire. Ce match avait été également marqué par une bagarre générale et Frings avait écopé d'une suspension.