L'Argentine, équipe la plus impressionnante de la phase de groupes du Mondial 2010, essaie de tempérer l'euphorie ambiante avant d'aborder son 8e de finale aujourd'hui à Johannesburg (19h30) contre le Mexique, assoiffé de revanche depuis 2006. Pour l'Albiceleste, les raisons de s'y croire déjà — en quart, sinon en finale — pullulent : sept buts marqués pour un carton plein, ambiance au beau fixe et Messi ressuscité. « Le meilleur joueur du monde », assure même le capitaine mexicain, Rafael Marquez, son coéquipier au FC Barcelone. Alors, et de manière inattendue chez Diego Maradona, au tempérament si bouillant, le sélectionneur argentin incite à la... modération ! « Je leur dis : ‘‘Il ne faut pas écouter ce que les gens disent. Ce sont les autres, les favoris''. Il faut continuer à travailler. Ce n'est pas vrai qu'on a la plus belle équipe. » Il devrait, grosso modo, s'orienter vers le onze qui a démarré le tournoi, avec une défense légèrement retouchée, à quatre éléments et non plus trois seulement (avec Gutierrez ou Otamendi à droite), et comprenant Burdisso en charnière centrale à la place de Samuel, probablement forfait (cuisse). En attaque, même si Agüero n'a pas démérité contre la Grèce, le trident Tevez-Higuain-Messi sera reconduit. Messi ? Marquez, qui sera dans sa zone, s'en méfie : « C'est difficile de jouer contre lui et de l'arrêter. Il faut essayer de lui fermer les espaces parce que c'est difficile de lui prendre le ballon. » Le capitaine des Aztèques veut vaincre le signe indien, qui a fait buter son équipe en 8e de finale deux fois de suite. La dernière, en 2006 ? Déjà contre l'Argentine... « On garde encore en travers de la gorge ce match d'il y a quatre ans (défaite 2-1 a.p.). C'était le meilleur match du Mexique et on avait perdu à cause d'un but qu'un joueur met une fois dans sa vie. » Allusion à cet incroyable enchaînement contrôle de la poitrine et reprise de volée dans la lucarne réussi par Maxi Rodriguez, élu plus beau but du Mondial 2006. Marquez pense que l'adversaire est « largement favori », mais lance, aussi, bravache : « C'est l'Argentine, et alors ? » « Défensivement, ce ne sont pas les meilleurs », note-t-il d'ailleurs. Maradona le sait, et cite : « Guardado et Giovani qui peuvent nous poser des soucis. » « J'aimerais bien que Franco ne joue pas, car c'est un très bon joueur de tête », ajoute-t-il. Sans oublier Vela, Barrera et Hernandez, l'auteur du premier but contre la France (2-0) le 17 juin.