Le coup d'envoi du programme des soirées spécial Ramadhan 2010, organisé par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) à la salle El Mouggar, a été donné lundi passé par un vibrant hommage au regretté chanteur chaabi, Abdelkader Guessoum, décédé le 13 juillet dernier à Blida à l'âge de 64 ans. L'hommage s'est déroulé en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et d'un nombre important de personnalités artistiques.L'émouvante soirée a débuté par la projection d'un diaporama de photographies en couleur et en noir et blanc, retraçant le parcours artistique du défunt chanteur depuis ses débuts. Des images extraites des cérémonies de mariage, des veillées du mois de Ramadhan, de passages télévisés ainsi que des portraits artistiques ont défilé les unes après les autres sur un fond musical qui laissait entendre la voix douce et suave de Guessoum chanter Chehlet laâyani ou entonner un istikhbar, rapporte l'APS. Une voix off intervenait de temps à autre pour présenter quelques éléments biographiques et raconter certaines étapes de la vie artistique du défunt interprète de la chanson chaabi. Suite à cette première partie où l'esprit du disparu était fortement présent, à travers notamment ses airs qui résonnaient dans le cœur des présents, l'émotion est montée d'un cran lorsque les musiciens de l'orchestre d'Abdelkader Guessoum, dont certains l'avait accompagné depuis les années 1960, ont salué le talent et la dévotion du regretté Guessoum et l'amour qu'il a toujours éprouvé pour la chanson chaabi, tout en priant Dieu de lui accorder Sa miséricorde et de l'accueillir en Son vaste paradis. C'est avec émotion qu'ils confient : «Même si tu ne fais plus partie du monde des vivants, ton image d'artiste de talent et d'homme sage et modeste restera toujours gravée dans nos pensées. Tu occupes une grande place dans nos cœurs Guessoum. Nous ne t'oublierons jamais, car tu es l'étoile qui brillera éternellement dans le ciel du chaabi», selon l'APS. Né le 12 avril 1946 à Blida, Abdelkader Guessoum jouait du ney, du pipo et de l'harmonica déjà à l'âge de 8 ans. Sa première mandoline fut acquise avec l'atmosphère de joie et de ferveur de l'indépendance. Il grattait et fredonnait les airs de hadj M'rizek et de hadj Mahfoud. Après une formation à l'école de cheikh Salhi, neveu de cheikh Mahfoud, lequel le sollicitait en qualité de musicien au sein de sa formation, lors des fêtes familiales, il constitue en 1966 son premier orchestre. Abdelkader Guessoum fut présenté pour la première fois, en 1966, à la radio, par Rabah Driassa. Il ne revient sur la scène qu'en 1969, à l'occasion du Festival de la chanson chaabi où il obtient le premier prix. En 1970, il anime son premier concert à la télévision. En 1989, il monte sa propre maison d'édition El-Alhan où il enregistre ses propres chansons et celles d'autres artistes. Sa série d'albums dans laquelle il reprend des titres phare de la chanson chaabi, comme El Kawi, M'sebarni Li tihame, Lahbab amlou louila et Chehlet laâyani qui a eu un franc succès. S. A.