Synthèse de Lyes Menacer Plus d'une soixantaine de civils ont péri dans les violents combats opposant, depuis lundi dernier à Mogadiscio, les rebelles islamistes des Shebab aux forces gouvernementales somaliennes et aux soldats de l'Union africaine (Amisom), ont rapporté les médias. Les affrontements à l'arme automatique ont, de nouveau, éclaté à l'aube sur plusieurs lignes de front de la capitale, alors que des échanges de tirs d'artillerie entre les belligérants ont duré toute la nuit. Selon des témoins, au moins six civils ont été tués en début de matinée par des obus de mortier tombés sur des habitations. Le service des ambulances de la capitale a indiqué avoir ramassé 18 blessés hier matin qui s'ajoutent à une centaine de blessés recensés depuis lundi après-midi, début de l'offensive dans la capitale des Shebab, qui se réclament d'El Qaïda, contre le gouvernement somalien de transition (TFG) et l'Amisom. Ce sont au moins 65 civils qui ont péri depuis lundi dernier. Parmi eux, 30 personnes, dont six parlementaires, ont été tuées mardi dans une attaque suicide des Shebab contre un hôtel abritant députés et officiels du TFG. Les autres victimes ont été fauchées par des tirs de mortiers ou des balles perdues. Un journaliste local, Barkhat Awale, 60 ans, directeur de Radio Hurma, a ainsi été fauché par une balle perdue alors qu'il installait un émetteur sur le toit de sa station, en zone gouvernementale. Les Shebab ont annoncé avoir pris le contrôle, mardi, d'une radio indépendante, Radio IQK (ou Radio du Saint Coran), dont ils ont confisqué tout le matériel. Hier, les belligérants affirmaient avoir progressé et infligé une défaite au camp adverse mais leurs déclarations ne pouvaient être vérifiées de source indépendante. «Le gouvernement apostat ne contrôle plus qu'une des quatre routes principales de Mogadiscio et, avec l'aide de Dieu, nos combattants couperont cette route aujourd'hui et, ainsi, les lignes d'approvisionnement de l'ennemi», a affirmé un porte-parole militaire des Shebab, Sheikh Abdiaziz Abu-Muscab. Le porte-parole de l'Amisom, le major ougandais Ba-Hoku Barigye, a démenti ces déclarations. «Nous tenons toujours nos positions. Ni le gouvernement ni l'Amisom n'ont reculé, ces types [les Shebab] lancent les mauvais messages au mauvais moment, avec des violences en plein Ramadhan mais ils ne peuvent pas pénétrer nos positions», a assuré le major ougandais.