Après l'album Nage ta mer (ôum ba'hreq, expression algérienne qui veut dire débrouille-toi), le caricaturiste le Hic revient cette année avec un nouvel album tout aussi original intitulé L'Algiré, qui rassemble un bon nombre de dessins. Paru aux éditions Dalimen qui se spécialisent petit à petit dans la publication de bandes dessinées et albums de caricature, le dernier-né de Hichem rend hommage à une Algérie qui sait rire et se réfugie même dans l'autodérision pour exorciser ses démons et atténuer ses maux. Le lecteur redécouvrira dans cet album les caricatures qui ont illustré le soutien des Algériens à leur équipe nationale qu'ils ont accompagnée depuis les éliminatoires combinées CAN-Mondial 2010 jusqu'à la Coupe du monde en Afrique du Sud, ainsi que plusieurs événements internationaux. Du réchauffement climatique en passant par la crise économique, le phénomène de la harga (émigration clandestine) et bien d'autres moments forts de l'actualité, le lecteur trouvera matière à rire avec l'humour subtile de Hichem.On relèvera que le caricaturiste perdra un peu de sa pertinence et de son ironie lorsqu'il s'essaye à l'humour recherché. Rencontré lors d'une vente-dédicace organisée par la librairie du Tiers Monde la semaine dernière, le Hic a fait une présentation de son album dans une ambiance décontractée accompagnée de pointes humoristiques. «L'Algiré est un clin d'œil à tous les supporters algériens qui ont soutenu l'équipe nationale dans son périple au Mondial 2010. Il regroupe une sélection de mes dessins de 2009, contrairement au premier album qui a regroupé mes œuvres de trois ans. En fait, ce que je voudrais faire, c'est publier un album chaque année. J'appelle tous les dessinateurs et chroniqueurs à faire de même, car cette action reste très timide en Algérie», dira Hichem.S'agissant de son activité en tant que caricaturiste croquant et commentant l'actualité dans un quotidien, l'artiste dira qu'«être caricaturiste est une responsabilité qu'on n'a pas cherchée envers le lecteur qui parfois achète le journal uniquement pour voir la caricature. Cela nous oblige à être actuels et inspirés tous les jours, ce qui n'est pas du tout évident parfois».Interrogé sur la censure, le caricaturiste répondra sans ambages en affirmant qu'il ne subit aucune pression. «Je n'ai pas à me plaindre. Je jouis d'une liberté totale dans la réalisation de mes œuvres», déclarera-t-il. W. S.