Le président Mahmoud Abbas devrait consulter la Ligue arabe sur la poursuite du dialogue avec les Israéliens. «Le comité central du Fatah, la direction palestinienne et le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine vont se réunir pour discuter de la poursuite des négociations au regard de la décision du gouvernement israélien au sujet du moratoire sur la colonisation, qu'elle soit positive ou négative, soit la prolongation du moratoire, soit la reprise de la colonisation», a dit Abbas. Les puissances occidentales ont exhorté mollement Israël à prolonger son moratoire. Mais l'Etat hébreu exclut de prolonger ce gel partiel. Abbas avait averti maintes fois qu'il se retirerait des pourparlers de paix «si la réponse israélienne concernant la poursuite du gel de la colonisation n'est pas positive» après la fin du moratoire. L'association de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a appelé Israël à décider un gel «permanent et total» de la construction de colonies. Avec la colonisation, Israël «viole ses obligations de puissance occupante et les droits des Palestiniens en Cisjordanie, notamment en limitant leur capacité à construire des maisons et à accéder à leurs terres», ajoute HRW. «Les dirigeants israéliens parlent d'un gel limité de la colonisation comme d'une simple concession politique, alors qu'en fait les constructions sont illégales», a déclaré l'association par la voix de Sarah Leah Whitson, directeur de HRW pour le Moyen-Orient. «Pour les Palestiniens d'El Qods, les colonies sont une source majeure de souffrance au quotidien, qui va s'accentuant avec la poursuite de la colonisation», a-t-elle ajouté. «Les familles palestiniennes sont obligées de vivre dans des quartiers exigus et parfois contraintes de quitter leurs villages, alors qu'elles voient les colonies s'étendre sans limite.» Washington avait proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières. La formule aurait les faveurs des négociateurs palestiniens. Annoncé le 25 novembre 2009 pour une durée de dix mois, le fameux moratoire touche les implantations de Cisjordanie occupée, où vivent 300 000 colons israéliens. Des milliers d'autres chantiers déjà engagés, tout aussi illégaux, se poursuivent dans l'indifférence. M. B.