Invitée par son homologue, le ministre d'Etat, garde des Sceaux M. Tayeb Belaïz, Mme Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Justice et des Libertés de la République française, est arrivée hier à Alger pour une visite de travail de deux jours. Le programme de cette visite comporte notamment des entretiens entre les deux ministres devant porter sur l'évaluation de la coopération juridique et judiciaire et les possibilités de son développement et de son élargissement, ainsi que le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays. Il est attendu qu'Alger et Paris concrétisent l'établissement de passerelles sur le plan juridique qui vont permettre de dénouer toutes les affaires connexes entre les deux pays. Il faut rappeler que la visite de Mme Alliot-Marie suit celle de du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, de la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac qui avait évoqué une «nouvelle étape» dans les relations franco-algériennes et précède le voyage, prévu fin novembre, de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, chargé de faciliter et de développer les investissements bilatéraux. Ces visites visent, à ne pas en douter, à rapprocher Paris d'Alger et faire disparaître les sujets «qui fâchent» entre les deux pays. Les relations entre la France et l'Algérie évoluent depuis un moment en dents de scie, mais la France tente de «calmer le jeu», notamment avec le non-lieu décrété pour le diplomate Mohamed Ziane Hasseni dans l'affaire de l'assassinat de Ali Mecili ou encore les dernières déclarations conciliantes sur l'assassinat des moines trappistes de Tibhirine. La ministre de la Justice française, qui est l'une des personnalités-clés dans le gouvernement Sarkozy, est connue pour sa parfaite maîtrise du «dossier Algérie». Sa visite va donc permettre d'aider à faire sortir de la grisaille les relations entre les deux pays. Faut-il rappeler que Mme Alliot-Marie a eu déjà à engager, par le passé, des entretiens sur plusieurs questions avec les responsables algériens de haut rang, et ce, durant ses précédents déplacements officiels qu'elle a effectués en sa qualité de ministre de l'Intérieur et de la Défense. H. Y.