Le garde des Sceaux, ministre française de la Justice et des Libertés, Mme Michèle Alliot-Marie, sera aujourd'hui l'hôte de l'Algérie pour une visite de travail de deux jours sur invitation de son homologue algérien Tayeb Belaïz. Mme Alliot-Marie sera accompagnée par une importante délégation au cours de cet énième déplacement qu'elle effectue au sein de notre pays. En fait, la ministre de la Justice française, qui est l'une des personnalités clés dans le gouvernement Sarkozy, est connue pour sa parfaite maîtrise du «dossier Algérie». Elle a eu déjà à engager par le passé des entretiens sur plusieurs questions avec les responsables algériens de haut rang et ce durant ces précédents déplacements officiels qu'elle a effectués en sa qualité de ministre de l'Intérieur et de la Défense. Mme Alliot-Marie a donc beaucoup fait pour sortir de la grisaille les relations tissées entre Alger et Paris, faisant l'objet la plupart du temps de rapports passionnels nés d'un lourd passif historique qu'endosse les deux capitales et s'érigeant quelquefois en obstacles empêchant un meilleur développement de la coopération algéro-française, tel que souhaité par les dirigeants des deux pays. D'autre part, dans un communiqué rendu public hier par le ministre algérien de la Justice, il est fait état que le programme de visite de Mme Alliot-Marie dans notre pays s'articule particulièrement autour d'un entretien avec son homologue Tayeb Belaïz portant sur l'évaluation de la coopération judiciaire et juridique ainsi que sur les possibilités de son développement et de son élargissement, sans omettre de signaler que les deux ministres de République française et algérienne auront en outre à se pencher sur les possibilités d'un meilleur raffermissement des relations bilatérales entre l'Algérie et la France. Pas de signature de nouvelles conventions judiciaires Une coopération judiciaire que Tayeb Belaïz a qualifié «d'excellente», a-t-il indiqué jeudi en marge d'une séance plénière à l'APN, et ce, tout en mettant l'accent sur les fruits de cette coopération en matière de formation des magistrats notamment. Le ministre algérien de la Justice en outre exclu la signature d'une nouvelle convention judiciaire à l'occasion de la venue aujourd'hui de Mme Alliot-Marie dans notre pays. Tayeb Belaïz expliquera que le fait de parapher de nouveaux accords de nature judiciaire avec la France n'a, de son avis, aucune utilité, étant donné que les accords certifiés par le passé ont donné les effets escomptés. Ceci dit, la visite de Mme Alliot-Marie, que l'on désigne à Paris sous le vocable de «la dernière chiraquienne au pouvoir», intervient à un moment où les relations algéro-françaises semblent faire sienne un nouveau souffle obéissant à la logique de plus de rapprochement entre les deux pays, et ce, suite au déplacement effectué en février par le secrétaire d'Etat à l'Elysée, Claude Géuant, suivi par la visite de la secrétaire d'Etat française en charge du Commerce extérieur, Mme Anne Marie Idrac, qui s'est rendue à Alger en septembre. Mme Alliot-Marie, dont la carrière politique fait bien des émules en France pour la simple et bonne raison que l'actuelle ministre de la Justice et des Libertés a eu déjà à occuper par le passé trois ministères qui sont la Jeunesse et le Sport, l'Intérieur, est aussi pressentie pour succéder à François Fillon à la tête du Premier ministère, conclut-on.