La Guinée attend désormais que la commission électorale fixe une nouvelle date pour le 2ème tour de la présidentielle. Le second rendez-vous électoral du scrutin présidentiel a le plus grand mal à voir le jour. Prévu initialement aujourd'hui dimanche, le vote est reporté pour la deuxième fois, sur fond de tensions et de suspicions, les camps des deux candidats s'accusant mutuellement de violences et de manipulations. Le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), le général malien Sakia Toumani Sangaré, a annoncé ce report après avoir consulté tous les acteurs du «processus électoral» historique en Guinée. S'engageant à «organiser dans un très bref délai» le scrutin, le président de la Céni a expliqué qu'il devait «faire un état des lieux» avant de fixer «une date réalisable et raisonnable». Les Guinéens devraient attendre encore avant de connaître leur futur président. La nouvelle du report a été diversement accueillie à Conakry. Certains redoutant que le pays aille «de report en report», d'autres estimant que le général malien, nommé trois jours plus tôt à la tête de la Céni, avait «bien fait de prendre son temps» pour préparer convenablement le décisif second tour. Le deuxième tour avait déjà été reporté une première fois quatre jours avant la date alors prévue, le 19 septembre. Après 26 ans de régimes militaires autoritaires et un premier tour qui a eu lieu le 27 juin, les Guinéens sont appelés à choisir librement leur président civil. Il s'agit de départager l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo (43% au premier tour) et l'opposant historique Alpha Condé (18%). Le processus électoral reste positivement commenté. Le peuple guinéen a «pour la première fois de son histoire une opportunité réelle de relever le défi de la démocratie». En Guinée, «des avancées notables sont enregistrées en dépit de la fragilité et des menaces qui pèsent sur l'ensemble du processus de transition», a dit le chef d'Etat burkinabé, Blaise Compaoré également médiateur dans la crise guinéenne, lors de la cérémonie d'ouverture du 13ème Sommet de la francophonie en Suisse. Les raisons du report restent opaques mais certains observateurs parlent de crise au sein même de la Céni. Le responsable malien avait, en effet, été choisi parmi diverses personnalités étrangères, pour donner de la crédibilité à la Céni. Le report du scrutin a lieu sur fond de violence latente dans le pays. Diverses informations inquiétantes ont mis la capitale guinéenne sous tension. M. B.