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Des infrastructures en hibernation, d'autres mal équipées
La culture cherche toujours une prise en charge réelle à Bouira
Publié dans La Tribune le 28 - 10 - 2010


De notre correspondant à Bouira
Nacer Haniche
Alors que fusent des promesses sur la redynamisation de l'action culturelle à travers les grandes agglomérations de la wilaya, avec la collaboration du mouvement associatif et à travers des rencontres d'échanges avec les autres régions du pays, plusieurs infrastructures culturelles, dans la wilaya de Bouira, peinent à susciter un intérêt particulier ou à devenir une destination privilégiée pour les amateurs des arts et les artistes de la région. Ces institutions sont dans un état d'abandon, ou sous-équipées en matériels adéquats pour la pratique des différentes activités. D'autres, en revanche, attendent toujours le lancement des travaux de réfection qui devaient être entrepris il y a des années. En ce qui concerne les infrastructures culturelles réalisées par le passé avec des sommes colossales, hormis celles qui sont implantées dans le chef-lieu de la wilaya et qui sont sous l'œil des autorités locales, les infrastructures existantes dans les localités éloignées de Bouira souffrent de platitude et l'abandon à cause du manque d'activités.Face à cette situation, le secteur de la culture dans la wilaya de Bouira est partagé entre plusieurs missions qui nécessitent des moyens financiers, humains et logistiques colossaux, pour les responsables de la Direction de la culture de wilaya, qui s'efforcent d'abord de faire sortir la région de la léthargie et du vide culturel qui y règnent depuis plusieurs années.Il s'agit souvent de fouiner dans le passé et les origines des artistes connus sur la scène nationale pour dénicher certains noms très connus sur la scène artistique mais qui étaient ignorés, ou des activités censées susciter l'engouement du public, qui, en plus des problèmes socioéconomiques et politiques, subit les affres de l'absence de moyens de distraction et de loisirs. Sur un autre plan, cette direction est chargée du patrimoine historique et culturel de la région, qu'il faut réhabiliter et restaurer, pour permettre aux générations futures d'en tirer profit sur le plan de la construction de l'identité nationale et de les exploiter à des fins économiques et touristiques. Selon les propos recueillis en de multiples occasions, au cours desquelles nous avons eu à débattre du sujet avec le responsable de la culture à Bouira, il s'avère que l'action du secteur est diversifiée selon les objectifs tracés par les animateurs culturels au niveau des centres culturels, et les actions sectorielles s'inscrivant dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine. Le constat qui est fait à chaque fois dans la wilaya de Bouira, où des sommes colossales ont été dépensées depuis des années pour la construction des édifices publics à caractère culturel et pour l'aménagement des espaces (salle de cinéma, centre culturel et théâtre) afin de promouvoir l'action culturelle, est que l'activité culturelle peine à retrouver ses marques et susciter l'intérêt du public et des artistes conviés occasionnellement pour animer des soirées et faire de l'ambiance dans une région où le champ culturel est, de plus en plus, sclérosé en raison des actions volontaristes et événementielles ne donnant la chance à aucun partenaire d'affirmer ses compétences sur le terrain. Ainsi, alors que les activités culturelles sont censées être perpétuelles et diversifiées durant l'année, le public se voit contraint de lier ses goûts aux différents événements qui se déroulent dans la société ; d'une commémoration à une célébration en passant par un festival organisé avec du déjà-vu et entendu, les citoyens sont tenus en haleine durant des semaines, voire des mois, attendant une hypothétique manifestation ou activité, à travers laquelle les organisateurs ne cherchent en réalité qu'à distraire et dorloter le citoyen.A titre d'exemple, pour la période du Ramadhan, le secteur qui est en principe porteur de perspectives ambitieuses dans le cadre de la promotion et de la protection du patrimoine culturel local, se retrouve réduit souvent à faire du bricolage et des replâtrages, avec des programmes conçus juste pour le défoulement des jeunes. Ce qui est invraisemblable est que ce défoulement ait lieu dans une infrastructure qualifiée de joyau architectural et qui a coûté des milliards aux caisses de l'Etat. Ceci au moment où, dans la commune de Bouira, plusieurs salles sont fermées telles que le théâtre communal et la salle de spectacle Errich, qui a subi, avant l'année 2007, des travaux d'aménagement ayant coûté des sommes colossales, sans compter ce qui a été dépensé pour la réalisation des centres culturels et maisons des jeunes, actuellement fermés. Ce qui fait que, pour les multitudes de commissions budgétivores, l'essentiel de l'action culturelle qui est la promotion des arts et la socialisation de la culture, se trouve relégué en seconde position et ne constitue pas une priorité dans les perspectives des animateurs ou des
responsables du secteur.


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