Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les veillées du Ramadhan 2010 sont encore une fois marquées, cette année, par une monotonie sur le plan des activités culturelles et des animations ramadhanesques. En effet, après la rupture du jeûne, les dizaines de citoyens qui affluent de Haizer, de Aït Laaziz et des quartiers périphériques de Bouira ne trouvent rien de spectaculaire pour égayer leurs soirées et se distraire. Face à ce vide, les familles, les jeunes et les adultes qui fuient chaque soir leurs domiciles à la recherche d'activités artistiques ou autres se contentent de tasses de café et de boissons fraîches qu'ils ingurgitent hâtivement. Alors que les programmes de la télé sont jugés très médiocres cette année, la scène culturelle à Bouira est atteinte de sclérose. Le mince programme élaboré par la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira afin d'animer les soirées des jeûneurs, avec des galas présentés par une pléiade de chanteurs connus uniquement au niveau de la wilaya, est loin d'étancher la soif du public. Ce dernier, à l'instar des autres régions du pays, est toujours dans l'attente d'une activité de grande envergure ou du passage d'une vedette d'une grande pointure qui fasse vibrer les esprits et casse la torpeur culturelle qui règne depuis des années au niveau de la wilaya. D'un autre côté, alors que la wilaya est bien dotée en infrastructures culturelles au niveau des communes à travers plusieurs centres culturels et maisons des jeunes mais qui sont fermés, ainsi qu'au niveau du chef-lieu où l'action culturelle devait en principe être continue et très diversifiée, le public de Bouira se voit leurré par les promesses et les engagements sur la promotion du patrimoine culturel local alors que tout à fait derrière le mont du Djurdjura de petites communes de la wilaya de Tizi Ouzou assistent cette année à des séries d'activités qui touchent la majorité des domaines de la culture. Que reste-t-il alors pour les Bouiris, en dehors des discussions sans fin sur la mercuriale, les tracasseries quotidiennes et les problèmes «gastro-culinaires» ? presque rien ! en attendant la fin du mois sacré et la rentrée des classes. Toutefois, si la majorité des citoyens sont partagés entre le petit écran, l'Internet et la prière, certains amateurs des veillées du Ramadhan ont pu se trouver une distraction : les jeux de société. Si les tables des cafés sont réservées aux interminables parties de dominos et aux jeux de cartes, dans les quartiers périphériques et les autres localités rurales, les vraies distractions portent le nom de loto. C'est le jeu préféré de milliers de personnes, à tel point que cela devient un phénomène de société. Cela dit, malgré la redynamisation enregistrée ces dernières années, la relance de la scène culturelle au niveau de la wilaya de Bouira n'est pas encore effective. La politique mise en œuvre par la Direction de la culture s'était avérée efficace compte tenu du fait que le public au niveau du chef-lieu de la wilaya et même au niveau de plusieurs localités éloignées telles que Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, Haizer, Taghzout, Lakhdaria et M'chedallah ainsi que d'autres avaient été au rendez-vous avec des spectacles et des variétés qui avaient égayé quelque peu les citoyens. Mais à l'occasion du Ramadhan 2010, il a été constaté un manque de dynamisme de la part des organisateurs, et le public attend le moindre signe révélateur d'un éveil culturel.