Un navire algérien avec 27 membres d'équipage à son bord a été victime d'un acte de piraterie, samedi dernier, dans l'océan Indien, alors qu'il faisait route vers le Kenya, a annoncé dimanche dernier le ministère des Affaires étrangères. «Un vraquier battant pavillon algérien MV Blida a fait samedi après-midi l'objet d'un acte de piraterie en haute mer, alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa (Kenya)», a indiqué un communiqué du ministère. Selon l'armateur IBC (société mixte à majorité saoudienne), le vraquier battant pavillon algérien MV Blida compte 27 membres d'équipage à bord, dont 17 de nationalité algérienne, a précisé le communiqué. «Selon la même source, l'acte de piraterie n'a pas été revendiqué», a ajouté le ministère des Affaires étrangères, qui souligne que «les services compétents du ministère suivent les développements de cette affaire». Le capitaine du navire ainsi que cinq membres d'équipage sont de nationalité ukrainienne. Les quatre autres membres sont originaires des Philippines, de Jordanie et d'Indonésie, selon le communiqué. A Bruxelles, selon la force navale européenne Atalante, on apprend que le bateau avait quitté le port de Salalah, à Oman, et se dirigeait vers Dar es Salam en Tanzanie quand il a été attaqué. Il se trouvait alors à 150 miles au sud-est de Salalah. Aucune autre précision n'a pu être apportée sur les conditions de ce détournement et sur la situation de l'équipage. Cette capture porte le nombre de navires à 28, avec 654 membres d'équipage, détenus par des pirates au large des côtes somaliennes. Le précédent bâtiment piraté, un bateau de pêche mozambicain, l'avait été vendredi dernier au large du Mozambique. Les pirates en mer et les terroristes dans le Sahel prennent des otages et exigent des rançons contre leur libération. Deux espaces, mêmes méthodes, mêmes objectifs. Ce sont là les ingrédients d'une stratégie mafieuse qui ne vise pas seulement à s'enrichir, mais aussi à mettre sur pied de véritables cartels de crimes avec des moyens financiers énormes et dotés d'armes et d'équipements ultrasophistiqués. Si ces criminels n'ont aucune visée politique - leurs revendications pécuniaires l'attestent -, ils opèrent dans des zones de non-droit et de non-Etat. Au Sahel, ils sont dans un espace immense incontrôlable, alors que dans l'océan Indien, ils occupent certes les eaux internationales, mais opèrent aussi dans des eaux territoriales de certains pays. 28 navires et 654 membres d'équipage sont entre les mains des pirates au large de la Somalie. Est-ce peu pour les chantres de l'interventionnisme pour agir ? D'autant plus que la situation en Somalie est complètement différente de celle prévalant au Sahel. A. G.