Pour booster les échanges commerciaux interarabes, jugés «en deçà des aspirations», le Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe a adopté, jeudi dernier au Caire à l'issue de sa 82ème session, une série de recommandations. Les investissements interarabes, qui ne représentent, en réalité, que 10% des échanges arabes avec l'étranger, sont passés de 11 milliards de dollars en 2004 à 18 milliards en 2006. En effet, la présente session a été consacrée à l'examen des questions intéressant l'action arabe commune en matière économique et sociale et les préparatifs du sommet économique et social prévu en janvier prochain au Koweït. Parmi les importants points ayant sanctionné cette session figure, aux dires du ministre du Commerce El Hachemi Djaaboub, l'adoption d'une étude, proposée au sommet d'Alger, se rapportant au système satellitaire mis en place pour l'observation de la Terre. Par ailleurs, le CES, qui tiendra à la mi-novembre une réunion pour préparer les dossiers à soumettre aux dirigeants arabes lors du prochain sommet économique et social prévu au Koweït en janvier 2009, s'est également penché sur la question de la zone de libre-échange. Et d'inviter, au passage, le Liban à appliquer les décisions du dernier sommet arabe relatives à l'exonération des produits palestiniens des tarifs douaniers. Au sujet de la flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux, le conseil a saisi cette rencontre pour soumettre une étude concernant cette problématique, avant qu'elle soit débattue lors de la prochaine session. Entre autres décisions émanant de la 82ème session du CES, la création d'un conseil ministériel arabe pour l'eau, ainsi que l'amendement des statuts du Conseil des ministres arabes du Tourisme concernant la substitution du comité exécutif du tourisme par un bureau exécutif. Sur un autre registre, les participants ont exhorté les pays arabes à appliquer les décisions du CES de 2006 relatives au soutien du Liban avant d'appeler les pays arabes à «continuer d'apporter l'aide nécessaire au peuple palestinien pour lui permettre de faire face aux problèmes induits de la pauvreté et du chômage». Autres pays «soutenus» par le CES, le Soudan et Yémen, qui se sont vus exemptés de l'obligation de la réduction des tarifs douaniers jusqu'à 2015, sous le motif d'être parmi les pays arabes «les moins avancés». Concernant le cas de l'Irak, le secrétariat général de la Ligue arabe a été chargé de soumettre au Conseil des ministres des Affaires étrangères la demande par ce pays d'annuler sa dette auprès des pays arabes. Pour rappel, le patron de la Ligue arabe, l'Egyptien Amr Moussa, avait indiqué à l'ouverture des travaux que le conseil se tenait dans une conjoncture socio-économique «assez délicate». «Il y a une bonne préparation du sommet arabe économique prévu au Koweït», a-t-il précisé avant de le qualifier de «sommet extraordinaire ayant comme nouvelle orientation le développement dans la région arabe». Le rendez-vous de Koweït, sera l'occasion, selon la même source, de mettre en œuvre une panoplie de projets pour la région arabe, mais surtout la mise sur pied d'un mécanisme de suivi et de nouvelles perspectives d'une action commune entre le secteur privé et la société civile. «Le sommet sera également sanctionné par une déclaration relative à la politique économique et au développement», a fait savoir Amr Moussa. R. E.