«Investissements, zones économiques spéciales (ZES) et corridors économiques : de l'innovation dans le commerce international» a été le thème débattu, hier, à l'hôtel Hilton par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), en présence d'hommes d'affaires, des économistes et de représentants des institutions bancaires et d'assurances. L'idée générale qui se dégage des débats est que les échanges économiques intermaghrébins sont trop bas et affectent le devenir économique des pays de la région du Maghreb. Selon les participants à ce débat, l'un des facteurs bloquants dans la dynamisation des échanges maghrébins est la fermeture des frontières avec le Maroc. D'où un plaidoyer pour l'ouverture d'un corridor économique pour le passage des marchandises entre l'Algérie et ses voisins. Sans vouloir interférer dans les aspects politiques de la chose, Care invite les pouvoirs publics à s'inspirer des corridors entre l'Inde et la Chine et la Chine et Hong Kong qui ont permis le développement de leur économie et d'augmenter le volume de leurs échanges. Pour l'exemple de la Chine et de l'Inde, l'ouverture d'un corridor économique a permis d'augmenter le volume des échanges commerciaux à 60 milliards de dollars, alors qu'ils étaient à peine de 2 milliards de dollars il y a cinq ans. L'expérience du corridor économique mis en place par la Chine et Hong Kong a, elle aussi, permis l'émergence et la naissance de la zone de Shenzhen. En vingt ans, la municipalité de Shenzhen a capté un énorme volume d'investissements extérieurs et rendu possible le retour des investissements de la diaspora via la plate-forme de Hong Kong.L'idée d'instaurer des corridors économiques doit être accompagnée par la mise en place d'une commission pour superviser et contrôler les opérations de passage des marchandises, ont suggéré les participants à cette rencontre qui voient en cette démarche «une nécessité pour faire face aux enjeux de la mondialisation» et réussir «une intégration régionale». Intervenant à l'occasion, M. Joël Ruet, économiste et chercheur français, signale qu'«on commerce toujours mieux avec son voisin et le succès de la zone de Shenzhen en est la preuve éclatante». Selon lui, «l'avantage du corridor économique réside dans sa flexibilité et du fait qu'aucune étude de faisabilité n'est nécessaire au préalable». Pour le vice-président de Care, M. Slim Othmani, le corridor économique constitue un seul point de passage des marchandises supervisé par une commission qui se réunira pour évaluer l'impact global sur les régions algéro-marocaines et sur l'économie du Maghreb en général, dont la dynamique n'est pas compétitive actuellement. Pour M. Othmani, «cette ouverture permettra l'intégration de l'Algérie dans l'économie mondiale». Care espère que cette réflexion et cette piste pressante puissent retenir l'attention des pouvoirs publics pour aller de l'avant et développer l'économie nationale. Le prochain débat de Care sera animé autour des fonds souverains. B. A. 24 familles menacées d'expulsion à Chéraga Les 24 familles résidant dans la ferme Ahmed-Chicha, sise à la sortie nord de Chéraga, sont menacées d'expulsion. Une décision de justice somme les familles qui y résident depuis 1962 à quitter les lieux. Les concernés viennent de saisir le président de la République. «Une plainte déposée par une société dénommée Immobis a abouti, par verdict tombé récemment au tribunal de Chéraga, sommant les 24 familles, soit 150 personnes, à quitter les lieux immédiatement. Nous tenons à signaler à l'opinion publique que cette terre agricole de plus de 30 hectares a été ‘‘rachetée'' par Immobis, alors que cette même terre était par le passé un domaine agricole autogéré, puis une EAC gérée par neuf attributaires. Le ‘‘vendeur'', un certain Guellati, prétend être le propriétaire légal, affirmant avoir acheté cette ferme d'un colon en 1963 […]. La transaction entre Guellati et Immobis a été finalisée en 2007», expliquent ces familles dans un document transmis à la rédaction. Par la suite, «une expertise a été ordonnée par le tribunal de Chéraga, qui a prétendu que cette ferme a été ‘‘envahie'' par 24 familles, et ce, juste après la transaction. Après 2007, selon cette fausse expertise, et sans le moindre remords, l'expert a aidé la justice à nous mettre dehors», affirment les membres de ces familles menacées d'expulsion signataires de ce document. A. Y.