La sélection algérienne handisport d'athlétisme s'est encore illustrée de fort belle manière aux Championnats du monde de la discipline qui viennent de s'achever à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Les 27 athlètes qualifiés ont raflé une belle moisson de 21 médailles (8 en or, 6 en argent et 7 en bronze), s'adjugeant ainsi le 10e rang sur les 47 nations présentes à ce prestigieux tournoi. Soit presque une moyenne d'une médaille pour chaque participant. C'est le carton plein. Avec une équipe remaniée à 80% (relève assurée, donc, pour les prochaines compétitions), l'Algérie en a profité pour améliorer sensiblement son classement en gagnant cinq places dans le gotha mondial. Au moment où le mouvement sportif national peine à redorer son blason à l'échelon continental et régional, les «handicapés» alignent les succès dans les grands rendez-vous internationaux malgré le peu de moyens dont ils disposent. Samir Nouioua, Bahlaz Lahouari, Karim Bettina, Hocine Gherzouli, Sofiane Hamdi, Nassima Saïfi et leurs coéquipiers, en champions discrets et peu bavards, ont donné au monde entier une éclatante démonstration d'efficacité. Sans fanfare ni tambour, Allel Boukhalfa, Kamel Kerdjena, Nacerddine Kerfas, Safia Djela, Khaled Hanani, Sofiane Hamdi et les autres ont étalé, avec beaucoup de noblesse et d'humilité, tant de classe et de performance. On doit également souligner ici les exploits de Mounir Bakiri, Hamdi Sofiane, Medjmedj Nadia , Wadjeda Benoumsaad, Khaled Hanani. «On ne peut qu'être satisfaits de cette performance unique dans les annales du handisport algérien. Je suis fier de nos athlètes que je félicite au passage, ainsi que leur encadrement qui s'est beaucoup sacrifié pour arriver à ce résultat pas du tout facile à atteindre», s'enorgueillit légitimement le président de la Fédération algérienne de handisport (FAH), Sid Ahmed El Asri. Tout en affichant la même satisfaction, le directeur technique national, Mouloud Debiane, insiste sur la continuité. «Maintenant, il faut savoir se maintenir à ce niveau et surtout travailler pour l'améliorer», a-t-il donné comme consigne à ses protégés. Des déclarations qui témoignent du sérieux et du professionnalisme qui caractérisent toute la filière handisport. Outre l'athlétisme, les «handicapés» se sont déjà montrés très compétitifs dans beaucoup d'autres disciplines. Au dernier Championnat du monde de judo, qui s'est déroulé en Turquie (Antalya), les huit athlètes ayant représenté l'Algérie ont récolté cinq médailles : une en argent et quatre en bronze. Précédemment, l'équipe nationale de goalball avait décroché le titre de champion d'Afrique. Lors des derniers Jeux paralympiques de Pékin, les «handisportifs» algériens avait récolté quinze médailles (quatre en or, trois en argent et huit en bronze) pour occuper au final la 30e place sur 147 pays participants. Les champions paralympiques Sid Ali Lamri, Mouloud Noura, Zoubida Bouazoug et le nouveau capé Hamza Harkat ont tenu la dragée haute aux concurrents de grand calibre. La FAH envisage les jeux paralympiques de 2012 avec beaucoup d'espoir et de sérénité. Il est nécessaire de souligner que la volonté infinie des «handisportifs» algériens doit être justement récompensée à travers l'attribution de primes d'encouragement conséquentes et la mise en place de conditions de préparation en adéquation avec le niveau de compétitivité atteint. Pour peu qu'on leur en donne les moyens, nos champions sont capables de surprendre tout le monde lors de ces jeux qui constituent le plus grand rendez-vous mondial de la discipline. Ils le méritent amplement après tout. K. A.
