Des experts algériens ont affiché leur optimisme quant à l'aboutissement du programme national de développement des énergies renouvelables mis en place par les pouvoirs publics et appelé l'ensemble des acteurs à se mobiliser loin de tout problème de leadership. Invités, hier, au forum d'El Moudjahid, ces experts ont développé chacun sa vision de cet important projet et donné leur avis sur les décisions prises par le dernier Conseil des ministres. Ils diront que les investissements nécessaires pour exécuter ce programme sont estimés entre 90 et 120 milliards de dollars à l'horizon 2030. Selon le consultant dans les énergies renouvelables et ancien cadre au ministère de l'Energie et des Mines, Khaled Boukhelifa, «cet investissement devrait inclure les financements consentis par les pouvoirs publics en plus de ceux à réaliser dans le cadre de partenariats avec des opérateurs étrangers publics ou privés».Le directeur du Centre national des énergies renouvelables (CDER), le Dr Maiouf Belhamel, indique que ce programme est très ambitieux et mérite toute la place qui lui revient, d'autant qu'il s'étalera jusqu'à 2030, une échéance qui permettra d'avancer pas à pas. Et de rappeler que le programme va s'échelonner sur trois étapes et bénéficiera d'un financement de 64 milliards de dinars, dont 2 milliards, pour la partie étude, et 50 milliards sous forme de crédits bancaires avec toutes les facilitations qui peuvent en découler. Les trois étapes, selon le Dr Belhamel, vont de 2011 à 2013, période au cours de laquelle il sera procédé à la consolidation des études et l'identification des techniques et technologies à mettre en place pour exécuter le programme. 2013 sera l'année du lancement de ce programme et 2015-2030, celle où sera réalisé l'objectif de 40% d'énergies renouvelables à produire avec une capacité de 22 000 mégawatts, dont 10 000 consacrés à l'exportation. Toujours de l'avis de cet expert, il est nécessaire de coordonner les actions pour atteindre les objectifs. Il rappellera que des conventions seront signées pour engager le maximum de chercheurs. Le Dr Belhamel voit dans le choix de Sonelgaz pour piloter ce programme une volonté réelle de le réussir et de relever le défi. Les experts qui se sont exprimés au forum d'El Moudjahid ont plaidé en faveur du choix de partenaires qui iront dans le sens des intérêts de l'Algérie. «Le partenariat est une condition sine qua non pour la réussite de ce programme mais il est indispensable de défendre nos intérêts», ont-ils signalé, précisant au passage que «les étrangers cherchent leur sécurité d'approvisionnement et à vendre leurs équipements et leur technologie». Il est vrai que, dans un premier temps, l'Algérie a besoin d'importer la technologie avant d'aller vers une industrie réelle des énergies renouvelables d'autant qu'elle regorge de ressources humaines compétentes. B. A.