Réda Amrani, consultant, évoque l'urgence de la mise en place d'une politique de concertation concernant cette stratégie. La mise en oeuvre de la stratégie industrielle traîne toujours. «Le dossier est toujours au niveau du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements», a déclaré, hier, Mohamed Ould Mohamedi, directeur général du développement industriel au ministère. Invité à une rencontre sur ce thème au forum d'El Moudjahid, il ajoutera que la configuration finale de cette stratégie sera mise en place prochainement. M.Mohamedi n'en dira pas plus. Pourtant, Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a affirmé à maintes reprises que toutes les parties concernées par ce projet l'ont approuvé. Or, cette nouvelle stratégie industrielle est critiquée par les experts. Pour ces derniers, il est capital qu'un certain nombre de conditions particulières soient prises en considération. M.Réda Amrani, consultant, évoque l'urgence de la mise en place d'une politique de concertation sur cette stratégie. «Il n'y a pas d'espaces régionaux de dialogue avec les industriels et les opérateurs publics et privés pour en débattre», déplore-t-il avant d'ajouter: «La casquette de l'Etat doit être séparée entre les SGP et le ministère de l'Industrie. Il faut qu'il y ait une autonomie de la décision et de la gestion des dossiers». Le consultant relève aussi un autre élément d'accompagnement de cette stratégie. Il s'agit, propose-t-il, de revenir sur les échecs des sociétés nationales. «Nous ne pouvons pas mettre en place cette stratégie sans assainir le système bancaire et financier et sans développer aussi la recherche scientifique», réplique de son côté, l'expert M.Yaâlaoui. Ainsi, malgré tout le débat consacré à ce dossier, la stratégie industrielle est toujours critiquée. Pour le premier responsable du secteur, les retards accusés dans la mise en oeuvre de la stratégie économique de l'Algérie n'incombent pas au gouvernement. «Ils trouvent leur origine dans la léthargie du secteur bancaire et la résistance des administrations», avait-il constaté, lors d'une conférence animée en mars dernier à l'Isgp. Selon M.Temmar, le gouvernement a élaboré une stratégie «puissante et bien pensée» et a mis les moyens matériels nécessaires à sa réussite, cependant, avait-il relevé, les banques ont mis un grand retard pour se mettre au système de paiement électronique. L'inexistence de marchés de capitaux, de Bourse «active», de banques de garanties et de marchés obligataires, sont les facteurs ayant freiné l'essor économique du pays, avait-il ajouté. Pour revenir à la stratégie industrielle, M.Ould Mohamedi a expliqué qu'elle contient trois composantes de sociétés. La première appelée société de développement économique, qui activera prochainement, s'intéressera aux secteurs stratégiques à l'exemple des matériaux de construction, de la métallurgie, de la sidérurgie. Les deuxièmes, qui sont les sociétés de promotion industrielle, développeront de nouvelles activités comme la création de sociétés dans l'automobile et se consacreront à l'exploration de nouvelles opportunités d'investissement. Le dernier type de sociétés concerne la privatisation et le partenariat public-privé pris en charge par les SGP. Ce sont, ajoute-t-il, les axes de la nouvelle configuration du secteur public marchand. Quant au secteur privé, le programme de sa modernisation intègre, entre autres, l'appui direct à l'entreprise et à sa restructuration financière. De son côté, le conseiller du ministre dira que la part de l'industrie de transformation est de 5% du PIB alors que l'industrie en général occupe 14% de la production nationale. «Chaque année voit la part de l'industrie se réduire de 0,3%», a-t-il souligné. Il dira dans ce sens que pour promouvoir les investissements, le Code des investissements a été revu. Sur un autre plan, Mohamed Ould Mohamedi révèlera que le dossier du redéploiement des entreprises publiques est actuellement au niveau du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Le dossier sera examiné dans une ou deux semaines lors de la réunion du CPE.