Des militaires thaïlandais et cambodgiens se sont affrontés hier, pour la quatrième journée consécutive, aux abords d'un temple du XIe siècle que se disputent les deux pays.Des tirs d'artillerie et de mitrailleuses ont été signalés dans la matinée, rapportent des témoins, dans ce secteur contesté de 4,6 km2 voisin du temple, nommé Preah Vihear par les Cambodgiens et Khao Phra Viharn par les Thaïlandais. Ils ont cessé vers 11h (5h, heure algérienne). Vendredi et samedi, des affrontements avaient fait au moins cinq morts, deux Thaïlandais et trois Cambodgiens, un bilan sans précédent depuis que Phnom Penh a sollicité, en 2008, l'inscription du temple au patrimoine mondial de l'Unesco. Des accrochages sporadiques se sont produits à plusieurs reprises mais il est rare que les deux parties s'affrontent plusieurs jours de suite. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit «profondément préoccupé» et a exhorté les deux parties à observer un cessez-le-feu et à rechercher une «solution durable» à la crise. Dans un discours prononcé à Phnom Penh, le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu afin de déployer des Casques bleus dans la zone. Il a accusé la Thaïlande d'«agressions répétées» qui ont tué plusieurs Cambodgiens et provoqué l'effondrement d'une aile du temple. «Nous irons devant le Conseil de sécurité, que cela vous plaise ou non», a-t-il lancé à l'adresse de son homologue thaïlandais, Abhisit Vejjajiva. Ces affrontements, a ajouté Hun Sen, «menacent la sécurité régionale». Abhisit Vejjajiva a, pour sa part, écrit au Conseil de sécurité, accusant le Cambodge d'être responsable de la tension et d'avoir le premier ouvert le feu sur un poste militaire thaïlandais dans le village de Phat Ma Khua vendredi. «Les soldats thaïlandais n'avaient pas d'autre choix que d'exercer leur droit de légitime défense», a-t-il dit. La Cour internationale de justice a jugé en 1962 que les ruines appartenaient au Cambodge, mais elle n'a pas précisé l'appartenance d'un territoire adjacent de 4,6 km2, devenu pomme de discorde entre les deux pays. Les Bédouins menacent de révolte en Jordanie Des membres des principales tribus bédouines de Jordanie ont prévenu de manifestations semblables à celles de la Tunisie ou de l'Egypte dans le pays si le roi Abdullah n'accélère pas les réformes politiques. Il est extrêmement rare que les Bédouins, principal soutien du roi de Jordanie, critiquent le gouvernement. Dans cette lettre, 36 chefs bédouins montrent du doigt les dépenses et les interférences dans les décisions de l'Exécutif, une allusion voilée à l'épouse du roi, la célèbre reine Rania.Les islamistes et d'autres membres de l'opposition ont organisé des manifestations réclamant davantage d'opportunités en politique et en matière d'emplois, tout en réitérant leur soutien au roi du royaume hachémite. AP