De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine L'enseignement supérieur, à l'instar des autres secteurs, observe ces dernières années un développement rapide, à travers, notamment, les nombreuses structures mises sur pied pour renforcer les capacités pédagogiques sur l'ensemble du territoire national. La carte géographique universitaire a vu un accroissement qui a permis à nombre de wilayas de disposer d'université ou de centre universitaire pour réduire la pression sur les plus anciennes universités implantées particulièrement dans les grandes villes.Autre facteur de développement dans le cadre de la politique du secteur, le nouveau système de formation LMD qui a vu le jour progressivement pour remplacer l'enseignement classique permettant d'obtenir une licence en 4 ans et l'ingéniorat d'Etat en 5 ans. Mais ce passage obligé vers les licences de 3 ans constitue une phase transitoire difficile à assurer d'autant que les circonstances exigent l'ouverture rapide de nombreuses filières et spécialités afin de remplacer l'enseignement classique.De nombreuses rencontres d'évaluation de ce nouveau système LMD ont été organisées dans plusieurs universités afin de diagnostiquer la situation et trouver des solutions aux anomalies rencontrées au cours des premières années d'application. Preuve que la tutelle est consciente qu'il faut encore suivre rigoureusement sur terrain l'application de ce nouveau mode d'enseignant, qui exige un bon niveau d'instruction et un encadrement de haut niveau. Selon certains enseignants interrogés, le problème qui se pose actuellement est que les bacheliers qui s'inscrivent en première année LMD ont pour la majorité un niveau très faible, d'autant que l'enseignement secondaire enregistre des anomalies liées au programme.Aujourd'hui, selon la quasi-totalité des enseignants, rares sont les étudiants qui disposent d'un niveau d'instruction leur permettant de poursuivre des études universitaires. Cette situation les oblige à consacrer beaucoup de temps pour la mise à niveau. Par ailleurs, il existe peu de stages pratiques pour développer leur connaissance alors que ce système l'exige.Au niveau du Centre universitaire de Khemis Miliana, qui compte plus de 10 000 étudiants, le système LMD est introduit depuis quelques années et le nombre des spécialités a dépassé40. S'agissant des domaines de formation, ce centre universitaire compte plus de 13 domaines répartis à travers 4 instituts et 6 départements. Pour le master, une dizaine de spécialités a été ouverte durant ces dernières années. Certains observateurs disent qu'il faut aller progressivement dans l'étape du master pour garantir un enseignement de qualité aux étudiants retenus. «On parle aujourd'hui de l'équivalence entre le magister et le master alors que leur durée de formation diffère», dira un enseignant avant d'ajouter que ce n'est pas normal puisque les conditions d'intégration de ces deux formations ne sont pas les mêmes, l'un exigeant un concours sur épreuve et l'autre un classement sur moyenne.L'amélioration de ce nouveau système exige, selon les enseignants, plus de moyens et une réglementation claire et précise en matière d'évaluation des connaissances des étudiants et conditions d'intégration : «Trois ans, c'est très peu pour obtenir une licence, raison pour laquelle il faut assurer une bonne formation à l'étudiant pour lui faciliter son intégration dans le monde du travail.»En attendant que le secteur de l'éducation nationale parvienne à assurer un bon enseignement aux futurs bacheliers, le système LMD, pratiqué dans l'ensemble des universités du pays, continue de souffrir du faible niveau d'instruction des étudiants ce qui influe négativement sur les futurs diplômés.