Dans un pays qui vit des moments politiques particuliers, la compétition se poursuit imperturbablement et commence à drainer un public soudanais toujours plus avide de football. Dans les villes de Khartoum, Oum Dourman, Wed Medani et Port Soudan, les rencontres opposant les sélections nationales africaines passent du niveau juste moyen à des confrontations de haute facture. La première édition qui s'est déroulée en Côte d'Ivoire et qui a vu la consécration du RD Congo a confirmé la nécessité d'une telle formule pour le bien du sport le plus populaire dans le continent. La compétition change de format en passant de huit à seize participants. Il faut donner sa chance au maximum de joueurs des championnats locaux. Les joueurs africains évoluant à l'étranger, qui composent la quasi-totalité des sélections A, ont trop longtemps occulté de nombreux talents. Le CHAN a donc été institué par la Confédération africaine de football CAF, en 2009, pour mettre en valeur les joueurs qui évoluent dans les différents championnats africains. En effet, ayant constaté que ces derniers avaient du mal à prendre part à la Coupe d'Afrique des nations, l'instance dirigeante du football africain a mis en route une formule particulière pour permettre aux joueurs locaux de s'exprimer sur la scène internationale. Une occasion pour les locaux de prendre une véritable revanche après des années de mise à l'écart. L'édition soudanaise, qui ne jouit pas particulièrement d'une couverture médiatique importante, semble certifier la nécessité de la compétition panafricaine version «locaux». Il faut dire que parmi les sélections participantes, se trouvent de véritables équipes nationales A puisque n'ayant pas de joueurs évoluant à l'étranger. La compétition soudanaise entame le dernier virage avant les quarts de finale. Le groupe D, où la lutte est toujours aussi serrée, donnera les ultimes courtisans du trophée. Dans ce groupe, la Tunisie a pris une option sur la qualification en battant le Rwanda 3-1 avec la prestation la plus aboutie depuis le début du tournoi. Le Sénégal et l'Angola ont, en revanche, livré un pâle match nul 0-0 à Port-Soudan le 11 février. Ce 11 février, les spectateurs du Stade international de Khartoum ont assisté aux matches des extrêmes. A l'image de cette CHAN. D'abord, un Tunisie-Rwanda spectaculaire digne d'un match de la CAN. Puis un soporifique Sénégal-Angola à jeter aux oubliettes. La confrontation entre la Tunisie et le Rwanda a été particulièrement exaltante en première période avec quatre très beaux buts. Mardi prochain, le Sénégal affrontera la Tunisie à Port-Soudan et le Rwanda défiera l'Angola dans le stade d'Al Hilal. Toutes les équipes peuvent encore se qualifier dans ce groupe D. Au fil des confrontations, la compétition prend de l'intérêt. Les quarts de finale s'annoncent palpitants. M. B.