Le projet énergies renouvelables en Algérie se réaliserait rapidement si l'université est mise à contribution. Les chercheurs universitaires de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USHTB) ont organisé hier un séminaire sur ce thème d'actualité qui retient l'attention de toutes les parties concernées.Cette rencontre scientifique s'inscrit dans le cadre du master inter-facultés qui sera effectif à compter de la rentrée universitaire 2011-2012. C'est aussi un lieu d'échange entre universitaires, une sorte de halte pour se mettre à niveau par rapport à ce qui se fait en matière de recherche, notamment dans le créneau des énergies renouvelables. Car, actuellement, selon le professeur Dizen Rabah, chercheur au laboratoire de la faculté de génie mécanique et de génie des procédés, chacun travaille de façon individuelle. Il serait intéressant de structurer la recherche pour mieux en tirer profit.Le professeur Dizen a regretté que certains travaux de recherche restent dans les tiroirs et qu'il n'y ait pas réellement d'échanges entre l'université et les entités chargées de mettre en place la politique des énergies renouvelables. Il invitera à cet effet le groupe Sonelgaz à réfléchir sur les gaz qui se dégagent de la centrale de Bab Ezzouar et essayer de créer un projet de partenariat pour leur utilisation à bon escient. «Au lieu de se libérer dans l'air, il serait judicieux de les récupérer pour réchauffer l'eau, par exemple», explique-t-il, rappelant que la capacité de cette centrale est de 120 mégawatts. D'ailleurs, la redynamisation de cette centrale a été le thème d'un mémoire. «On a même proposé une solution consistant à étudier et installer cette énergie pour une unité de réfrigération», signale-t-il. «L'université contribue de façon personnelle à trouver des solutions sans même qu'il y ait des conventions.» Il ajoute, pour exemple, qu'un problème de fluctuation de pression dans le gaz a été décelé à la centrale électrique d'El Hamma. Ce problème a été soumis aux ingénieurs de l'USTHB qui ont proposé une solution.Il est donc important, voire urgent de mettre à contribution les chercheurs universitaires pour faire avancer le dossier énergétique, estiment les professeurs présents à la rencontre. Il est aussi primordial de faire de bons choix et de pérenniser les projets lancés, selon M. Dizen.Pour sa part, le professeur Amirat a souligné la nécessité d'impliquer dans la politique énergétique les chercheurs algériens qui sont en train de faire les beaux jours des autres pays. De plus, l'industrie dans ce domaine, qui sera mise en place, nécessiterait la création d'un véritable laboratoire national de contrôle des produits et équipements introduits dans le pays. Pour lui, il est fondamental que cette politique soit accompagnée d'une stratégie de vulgarisation et de communication à l'endroit des ménages et des citoyens. «Une formation à tous les niveaux doit être dispensée, notamment au niveau de la formation professionnelle», selon lui. B. A.