Les forces de sécurité ont ouvert le feu, hier à Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, faisant au moins trois morts, ont indiqué des témoins aux agences de presse, alors que la tension reste forte dans le pays deux jours après des manifestations sanglantes à Deraa, dans le Sud. Cinq personnes avaient déjà été blessées par balle hier, à l'aube devant une autre mosquée dans cette ville côtière. Ces incidents surviennent après les violences vendredi dernier à Deraa. Selon un nouveau bilan fourni hier par des ONG syriennes, 26 personnes avaient été tuées dans cette ville rurale de 85 000 habitants, à 100 km au sud de Damas, lorsque les forces de l'ordre ont tiré sur des milliers de manifestants. Deux autres étaient mortes dans le gouvernorat de Homs (centre-ouest). Samedi dernier, les forces de sécurité ont à nouveau ouvert le feu sur les manifestants qui enterraient leurs morts à Deraa. Bilan : deux blessés légers, selon un militant des droits de l'Homme. Les ONG ont exprimé «leur inquiétude sur la détermination des autorités syriennes à continuer leurs violations des droits et des libertés essentielles, tels le droit à manifester pacifiquement et la liberté d'opinion et d'expression». Pour sa part, le président Bachar al-Assad, qui ne s'était plus exprimé depuis son discours devant le Parlement le 30 mars, a affirmé hier que «la Syrie avançait sur le chemin des réformes généralisées» et souhaitait profiter des expériences européennes, selon l'agence officielle Sana. Il parlait lors d'un entretien à Damas avec le ministre bulgare des Affaires étrangères. Fin mars, le chef de l'Etat avait demandé à une commission juridique de rédiger une nouvelle législation pour remplacer la loi d'urgence en vigueur depuis 1963 qui réduit les libertés publiques, mais sans fixer de date. Le ministère de l'Intérieur avait prévenu, samedi dernier, qu'il allait agir fermement pour préserver «la sécurité de la patrie». G. H.