Après l'expérience de l'exportation de l'orge vers la Tunisie l'été dernier, c'était au tour, hier, d'agrumes de production tardive de prendre la direction de la Suède. En effet, la Sarl Agro Consulting International (ACI) a expédié 20 tonnes d'oranges de variété «Valencia Late» issues de ses vergers implantés dans la commune de Cheraga (ouest d'Alger). Il faut reconnaître que c'est là un événement puisque, depuis 1970, il n'avait été enregistré aucune exportation d'agrumes vers les marchés externes. L'expérience que vient de tenter ACI relève plus du défi. En effet, le patron d'ACI, Rabah Allam, qui s'est prononcé à l'occasion de la tenue d'une journée nationale sur la relance de l'agrumiculture en Algérie, laquelle s'est déroulée hier sur le site même de l'exploitation agricole d'ACI, a rappelé que l'exportation de produits sensibles comme les oranges n'est pas une mince affaire. Il a aussi indiqué devant un parterre d'experts, de professionnels, de cadres du ministère de l'Agriculture et de représentants de la filière agrumicole que le niveau de qualité atteint dans son exploitation est le résultat de lourds investissements et d'un suivi permanent de ses vergers. Ces derniers s'étalent sur un périmètre de cinq hectares plantés de jeunes orangers et où les dernières techniques d'arrosage et de dosage d'engrais ont été introduites, le tout géré par un logiciel. Pour en revenir à l'événement, M. Allam nous a fait savoir, en marge de la journée nationale, que «dans la perspective d'arriver à exporter, nous avons opté pour une culture intensive. Ce qui veut dire que nous avons dédoublé le nombre de plants à l'hectare avec des jeunes orangers qui ont commencé à produire au bout de la deuxième année avec des rendements supérieurs aux arbres de trois ans d'âge». Et de nous révéler également que le client suédois s'est montré très intéressé par la qualité de notre production. «Un intéressement qui s'est traduit par un contrat de vente de 20 tonnes de Valencia Late.» Et de poursuivre : «Nous pensons, mes collaborateurs et moi, renouveler cette expérience dès lors que la valeur marchande de notre orangeraie a été reconnue par la partie suédoise. Nous comptons aussi partager notre savoir-faire avec d'autres exploitants agricoles qui voudraient améliorer et la quantité et la qualité de leurs vergers, notamment ceux qui ont décidé de les rajeunir car nous pouvons les fournir en jeunes plants issus de notre pépinière.» Le patron d'ACI nous a, également, affirmé : «Notre potentiel agrumicole n'est pas assez exploité. Pour ce faire, il suffira de passer à une autre stratégie de culture. Celle d'une culture intensive et de qualité si l'on veut, d'une part, approvisionner le marché local et où les prix seront abordables pour le commun des consommateurs et, d'autre part, tenter de gagner des parts de marché extérieur.» Z. A.