De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche C'est dans une ambiance culturelle et scientifique que s'est ouvert, dimanche dernier, le 7ème Salon national du livre et du multimédia amazighs à la Maison de la culture de Bouira. Organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), en collaboration avec la Direction de la culture. Cette manifestation, qui survient à quelques jours de la célébration des dates phare du combat identitaire, le Printemps berbère de 1980 et les événements du Printemps noir, a regroupé plus de 27 maisons d'édition et plus d'une centaine d'auteurs et concepteurs de logiciels multimédias, aux côtés du Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire, de l'Entreprise nationale des arts graphiques, de la Bibliothèque nationale et d'associations venues du M'zab, d'Oran et d'Adrar. Sont venus assister à cet événement qui a une grande importance pour les écrivains, les lecteurs des différentes régions du pays, mais aussi les citoyens qui voulaient voir le stade atteint par la prise en charge de cette langue par les pouvoirs publics. Selon un point de presse animé, samedi dernier, par M. Assad Si El Hachemi, directeur de la promotion culturelle au HCA, le programme de cette édition comporte cinq cafés littéraires, quatre tables rondes et une vingtaine de séances de ventes-dédicaces en plus d'un programme périphérique d'animation théâtrale et artistique. L'occasion sera donnée à de jeunes auteurs d'émerger et de se faire connaître. Pour cette circonstance, l'esplanade située en face de la Maison de la culture de Bouira a été transformée en un vaste site d'exposition pouvant recevoir plusieurs stands spacieux, où étaient exposés des livres, des dictionnaires, des manuels et autres supports didactiques de l'enseignement de la langue amazigh. Les non-voyants n'ont mas été omis, car la maison d'édition Lalla Moulati a eu l'idée de présenter au public un conte Sous le figuier en braille. Au total, près de 5 000 titres traitant de l'histoire, de la littérature, de l'anthropologie, de la sociologie et de contes pour enfants ont été exposés. En marge de l'exposition vente, les organisateurs ont mis en place trois ateliers d'étude qui se sont penchés sur les thèmes de l'écriture du conte et du texte théâtral, la transcription de la langue et la traduction vers le tamazight. Par ailleurs, au niveau des stands d'exposition, on peut découvrir une variété d'ouvrages édités par des universitaires et des chercheurs dans les domaines de la littérature, l'histoire, la phonétique et la syntaxe amazighs, ainsi que des manuels scolaires et pédagogiques aidant à l'apprentissage de la langue. Ce rendez-vous, qui se déroule sur trois jours, est aussi l'occasion pour les différents acteurs activant dans la production et la consommation littéraires, à savoir les auteurs, les éditeurs, les imprimeurs, les diffuseurs et les lecteurs, de débattre des problèmes rencontrés et de faire ensuite un bilan sur le niveau atteint, sur le terrain, par la promotion de la langue et de la culture amazighs sur les plans linguistique, historique et artistique, notamment l'introduction du tamazight dans le système éducatif. Par ailleurs, le représentant du HCA a souligné l'importance du maintien d'une telle manifestation, aux dimensions littéraire, linguistique et scientifique au niveau de Bouira : «C'est un atout pour l'avenir de ce salon et pour la région qui dispose actuellement d'un centre universitaire.» D'autre part, il a considéré que cette rencontre permet des échanges fructueux et une opportunité de débattre de la problématique de l'édition du livre amazigh en Algérie.