Les pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc reprendront en juin prochain sous les auspices des Nations unies à Manhasset, aux Etats-Unis, a annoncé jeudi dernier le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri. «La septième phase des réunions informelles se déroulera à Manhasset, près de New York», a déclaré le ministre devant une commission parlementaire, sans préciser la date exacte de cette reprise. Ce nouveau rond informel réunira les deux parties belligérantes en présence de l'émissaire de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, ainsi que des représentants de l'Algérie et de la Mauritanie.Les six précédents rounds de pourparlers - dont le dernier a été tenu à Malte en mars dernier - s'étaient achevés sans progrès tangible, le Maroc et le Polisario s'accusant mutuellement de saper les négociations. Toutefois, le Maroc se refuse à négocier une autre solution que le plan d'autonomie proposé par son souverain. Rabat propose, dans ce plan, une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un Parlement locaux sous sa souveraineté. Le Front Polisario rejette, quant à lui, une solution unique et réaffirme «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination» via un référendum.Cette annonce coïncidait avec la visite à Alger d'une délégation sahraouie dénonçant la dégradation de la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Le représentant du ministère des Territoires sahraouis occupés, M. Omar Salek Abdessamad, à la tête d'une délégation composée de quinze militants sahraouis des droits de l'Homme, a dénoncé jeudi dernier à Alger «la position française de soutien à l'invasion». Les militants sahraouis ont appelé l'ONU à dépêcher une mission d'enquête sur les violations des droits de l'Homme commises par l'occupant marocain au Sahara occidental. La délégation sahraouie, reçue par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, s'est déclarée prête à tirer avantage de l'expérience de la CNCPPDH en matière de militantisme et de droits de l'Homme. La délégation sahraouie a demandé à M. Ksentini de transmettre son message aux organisations internationales en vue de la protection des droits de l'Homme face à la détérioration de la situation dans les régions occupées où le seuil minimum des droits de l'Homme n'est pas respecté.M. Ksentini a réitéré, à cette occasion, la position inébranlable du peuple et du gouvernement algériens quant aux causes sahraouie et palestinienne, affirmant que «la position du gouvernement et du peuple algériens vis-à-vis de ces deux causes demeure inébranlable, l'Algérie ayant vécu les affres du colonialisme». M. Ksentini a condamné l'occupation marocaine en particulier et l'occupation de manière générale qui «ne respectent pas les droits de l'Homme», précisant que «tôt ou tard, le Sahara occidental triomphera».Rappelons que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, fin avril dernier, une résolution prorogeant pour un an le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), jusqu'au 30 avril 2012, et appelé le Maroc et le Polisario à intensifier leurs négociations. Le Sahara occidental est, faut-il le noter, une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. G. H.