Le président américain, dans un message adressé au souverain marocain, espère que Christopher Ross pourra rapprocher les positions des deux parties en conflit. Le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies vient sans aucun doute de bénéficier d'un atout supplémentaire de premier ordre dans sa difficile mission de mise en oeuvre d'un processus de paix au Sahara occidental. «J'espère que Christopher Ross, un diplomate chevronné ayant une large expérience de la région, pourra promouvoir un dialogue constructif entre les parties», a écrit Barack Obama au roi du Maroc dans une correspondance rendue publique vendredi dernier par l'agence de presse officielle marocaine MAP. L'administration américaine n'a pas l'intention de rester les bras croisés devant un conflit qui dure et qui a plutôt tendance à s'enliser depuis plus de 34 ans, malgré un cessez-le feu conclu entre le pouvoir marocain et le Front Polisario en 1991. «Mon gouvernement travaillera avec le vôtre et d'autres parties dans la région afin de parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance en l'Etat de droit et d'une administration de justice équitable», a tenu à assurer le nouvel hôte de la Maison-Blanche. A travers son message, Obama tranche avec la politique de son prédécesseur. La politique étrangère des Etats-Unis est résolument engagée dans la recherche de solutions aux conflits qui minent et entravent la paix dans le monde. Un processus de paix que tente de promouvoir l'envoyé spécial de Ban Ki-moon au Sahara occidental, Christopher Ross, qui vient d'achever une tournée au Maghreb dont l'ultime étape fut Madrid. Il n'a pas caché son optimisme de voir ce dossier extrêmement brûlant avancer. «Je suis optimiste quant à cette première rencontre informelle qui, j'en suis sûr, apportera une contribution importante à la recherche d'une solution au conflit qui dure depuis trop longtemps et qui entrave le travail qui doit être fait au niveau de l'intégration régionale», avait déclaré le successeur de Van Walsum lors de son étape marocaine, le 29 juin à Rabat. L'envoyé spécial de Ban Ki-moon a précisé l'objet de sa seconde tournée dans la région. «Cette deuxième tournée dans la région a pour but l'application de la dernière résolution du Conseil de sécurité, la prise en compte du résultat du processus de négociations jusqu'à présent et la préparation des réunions informelles dont le Conseil de sécurité a entériné la tenue pour préparer une cinquième session de négociations.» Toutes les conditions semblent donc réunies pour que le 5e round de négociations qui doit se dérouler à Manhasset dans la banlieue de New York, ne soit pas un coup d'épée dans l'eau. Un nouvel échec. Même l'Espagne, ancienne puissance colonisatrice, qui lors de son retrait du Sahara occidental en 1975, a cédé les territoires qu'elle a occupés, au Maroc, semble revenue à plus de raison. Le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, a affiché son appui à «une solution politique juste, durable et acceptée par les parties, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Les autorités marocaines ne voient pas d'inconvénient à la tenue d'une réunion informelle avant le rendez-vous crucial de Manhasset dont la date n'a pas encore été fixée. «Le Maroc est disposé à adhérer positivement à ce processus de réunions informelles et à s'inscrire dans cette démarche préparatoire, car l'essentiel c'est la demande du Conseil de sécurité à toutes les parties d'engager des négociations sérieuses et substantielles qui prennent en compte les efforts déployés par le Maroc, selon une approche réalisée et tournée vers l'avenir», a expliqué le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, lors de la visite de Christopher Ross au Maroc. Une ambiance qui tend à l'optimisme mais qui ne peut cacher l'âpreté des négociations à venir. Le message de Barack Obama à Mohammed VI qui tombe cependant à point nommé, pourrait toutefois les tempérer.