L'association oranaise pour la sauvegarde du patrimoine historique oranais Bel-Horizon a émis l'idée de faire du 1er mai (déjà localement institué Journée du patrimoine oranais) une journée sans voitures afin de permettre aux excursionnistes de la traditionnelle randonnée patrimoniale (cette année, la manifestation a rassemblé quelque 2 000 personnes) de jouir de cette journée, dans la tranquillité et le respect de la nature, sans désagréments ni autres nuisances, comme l'explique le président de l'association dans un communiqué transmis à la presse.Même si elle répond à des impératifs organisationnels propres à l'association – qui avoue avoir été submergée par le flot des participants à la balade de ce 1er mai –, la proposition vaut qu'on s'y intéresse un instant pour tenter d'en évaluer la portée et redécouvrir les bienfaits que nous avons tendance à oublier.Ainsi, pendant toute une journée, ceux des Oranais qui ne participeraient pas à la randonnée pourraient toutefois évoluer dans une ville (enfin) débarrassée des voitures, sans crainte des chauffards de tous bords, loin de la pollution et des nuisances sonores; les adultes se promèneraient tranquillement sur le macadam tandis que les plus jeunes se déplaceraient à bicyclette, en rollers ou en planches à roulettes. Un mode de déplacement «plus propre, plus sûr et moins consommateur d'énergie», que les spécialistes du monde entier encouragent depuis de très nombreuses années. Plus encore, les spécialistes de la santé affirment qu'une journée sans voitures offre des avantages supplémentaires, plus personnels ceux-ci, comme la redécouverte du plaisir du trajet ou la rupture des pratiques routinières qui, on ne le sait que trop, sont génératrices de stress et de tensions qui peuvent s'avérer fatals.Les vertus de la journée sans voitures (ou pour piétons) sont à ce point précieuses que de nombreux pays travaillent à éveiller la conscience collective à la nécessité pressante de lutter contre les nuisances du trafic automobile en milieu urbain. C'est ainsi que des journées sans voitures sont nées un peu partout dans le monde et emportent plus ou moins l'enthousiasme des populations.Chez nous, l'expérience a été tentée à Alger et à Oran il y a quelques années mais ne semble pas avoir suscité plus d'intérêt ni marqué les esprits. Il faut dire que les préoccupations de la majorité sont tournées ailleurs que vers le besoin de faire attention à l'environnement, à la qualité de l'air ou du cadre de vie. Il est vrai qu'entre la quête d'un meilleur pouvoir d'achat, la recherche du logement ou du travail, la lutte pour de meilleures conditions socioéconomiques… il ne reste pas beaucoup d'énergie à consacrer à d'autres combats. Même s'ils sont aussi essentiels que la préservation de la santé et de la vie.Quant à parler de l'éradication des voitures des centres-villes (un tramway, des voitures pour les urgences et des minibus pour les personnes âgées ou malades, n'est-ce pas suffisant pour un centre-ville que l'ont peut traverser à pied, en moins de 30 minutes ?), c'est une autre histoire… S. O. A.